Et si le génie de Leonard de Vinci était dû à son strabisme ?

Leonard de Vinci

C’est la question sur laquelle Christopher Tyler, professeur à la City university of London, s’est penché. 

Le chercheur de l’école d’optométrie et des sciences de la vision, a analysé l’alignement oculaire des personnes représentées dans 6 chefs-d’oeuvre de Leonard de Vinci (parmi eux : Salvator Mundi, le Saint Jean Baptiste, l’Homme de Vitruve ainsi qu’un auto-portrait, ndlr). 

Christopher Tyler a mis en évidence que les yeux des personnages visibles dans ces oeuvres présentaient un « angle de strabisme divergent ». 

Ces indices laisseraient penser que Leonard de Vinci était atteint « d’une déviation intermittente de l’oeil, ce qui lui permettait de basculer entre l’utilisation des 2 yeux (vision stéréoscopique) et l’utilisation d’un seul oeil (vision monoculaire) pour obtenir une perception de la profondeur ».

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                                 L'Homme de Vitruve 

Dans l’étude publiée en ligne par la revue médicale JAMA Ophtalmology, le professeur ajoute que « ce contexte est plutôt bénéfique pour un peintre, car regarder le monde d’un seul oeil permet de mieux se concentrer sur les surfaces planes les plus rapprochées. Le strabisme expliquerait la grande capacité de Vinci à restituer aux visages et aux objets ses 3 dimensions, ainsi que les impressions de profondeur de ses tableaux représentant des scènes montagneuses ». 

Et de préciser que Rembrandt, Degas ou encore Picasso souffraient également de ce trouble oculaire. 

Ce n’est pas la première fois que les problèmes de vue des peintres suscitent l’intérêt. En 2014, acuite.fr vous parlait de la cataracte bilatérale de Claude Monet et de la DMLA d’Edgar Degas (lire notre News : Les grands peintres malvoyants inspirent les chercheurs pour élaborer une maison intelligente).