Des chercheurs de l’Inserm et du service ophtalmologie enfants et adultes de l’hôpital Necker-Enfants malades AP-HP ont découvert une nouvelle piste pour le traitement des patients atteints de maladie de la rétine.

Les scientifiques ont montré que les personnes qui récupéraient le moins bien après une chirurgie de la rétine, étaient ceux qui concentraient le plus de fer dans l’œil. Les résultats de leur étude ont été publiés par l’Inserm, dans la revue Science Advances.

Réduire le taux de fer dans l'oeil

Après avoir identifié le fer comme marqueur prédictif du décollement de la rétine (6 000 patients sont concernés chaque année, ndlr), les chercheurs ont essayé de réduire ce taux de fer dans l’œil chez des rats et des souris. Francine Béhar-Cohen, professeur d’ophtalmologie à l’hôpital Cochin et qui dirige l’équipe de recherche, a expliqué la démarche au micro de France Inter : « L’idée a été d’administrer à ces animaux une protéine qu’on appelle la transferrine (une protéine naturelle, chargée de transporter et de fixer le fer, ndlr) pour neutraliser l’excès de fer. Et dans ces conditions, on a réussi à entraîner plus de 60% de la survie des cellules visuelles ».

Des test réussis qui seront suivis dans les 2 ans par des essais sur l’homme. La transferrine pourrait alors être utilisée comme traitement complémentaire à la chirurgie, notamment chez les patients atteints de décollement de la rétine.

Des résultats très prometteurs

Emilie Picard, chercheuse Inserm en charge de l'étude précise que : « ces résultats sont très prometteurs, toutes les maladies dégénératives de la rétine sont associées à une accumulation de fer. Cela implique que la transferrine pourrait constituer un nouveau traitement pour ces maladies qui sont fréquemment cumulées et invalidantes ».

Prochaine étape : la société Eyevensys projette d’utiliser une technologie en phase clinique pour mener des essais de thérapie génique, afin de produire de la transferrine de façon contrôlée pour les maladies rétiniennes dégénératives.