Restaurer la vue des patients souffrant de Dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) pourrait bientôt devenir réalité. 

Une équipe de l'Institut de la vision (Inserm-CNRS-Sorbonne Université) menée par le chercheur Serge Picaud décrit un dispositif sous la forme d'une rétine artificielle « qui permettrait d'induire une perception visuelle de haute résolution.» 

Elle serait basée sur 2 dispositifs existants : l'implant rétinien Argus II (Second sight aux Etats-Unis) et le Retina Implant AG conçu par des chercheurs allemands. Mais pour Serge Picaud, chercheur Inserm, qui a dirigé l'étude (les résultats ont été publiés dans Nature Biomedical Engineering, ndlr), « ces 2 entreprises se désengagent petit à petit du marché, notamment parce que le rendu pour les patients n'était pas suffisant pour cibler ceux atteints de DMLA. Les patients parvenaient à voir des signaux lumineux, mais ceux qui arrivaient à distinguer des lettres étaient très minoritaires.» 

Des premiers résultats encourageants 

Le scientifique et son équipe souhaitent ainsi « réinventer le dispositif pour le rendre plus performant ». Portée par l’entreprise Pixium Vision, leur rétine artificielle, est sans fil, moins complexe, contrairement aux dispositifs précédents. Cet implant introduit également un retour  «local » autorisant une meilleure perception par l'œil, ainsi qu'une stimulation par infrarouge des neurones rétiniens.

Après des tests effectués chez des primates non-humains, cette rétine artificielle a été implantée sur 5 patients français atteints de DMLA. Les premiers résultats mettent en évidence une restauration progressive de la vision centrale. Certains peuvent également identifier des séquences de lettres.

Nouvel essai de phase 3 

« L’objectif est maintenant de faire un essai de phase 3 chez un groupe plus conséquent de patients atteints de DMLA. Si la rétine artificielle fonctionne chez eux, nous pensons qu’il n’y a pas de raison pour qu’elle ne fonctionne pas chez des patients souffrant de rétinopathie pigmentaire, maladie également liée à la dégénérescence des photorécepteurs », conclut Serge Picaud.