En France, 2 millions de personnes sont touchées par la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA). Cette maladie représente la première cause de handicap visuel après 50 ans. Pour autant, un dépistage précoce est primordial afin de prévenir et de limiter l'évolution de la DMLA. C'est pourquoi la Haute Autorité de santé (HAS) a actualisé ses recommandations de 2012 à destination des professionnels de santé. 

Zoom sur les patients à risque

Les personnes présentant un risque accru de développer une DMLA sont ceux ayant :

  • des antécédents familiaux (facteur de risque principal);
  • une forme d'obésité;
  • un régime alimentaire pauvre en oméga 3 ou riche en graisses saturées;
  • une addiction au tabac

« Il est conseillé aux personnes âgées de plus de 50 ans et présentant un ou plusieurs de ces facteurs de risque de surveiller régulièrement leur vision », insiste la HAS dans un communiqué. « Cette surveillance est à réaliser soi-même régulièrement et lors d’un examen chez un ophtalmologiste tous les un à deux ans. »

Comment pratiquer l'autosurveillance ?

A l'aide de la grille d'Amsler pour détecter une déformation des lignes ou une tache sombre au centre de la vision (scotome). D'après l'autorité de santé, cette surveillance doit aussi être réalisée au quotidien face à la survenue de signes visuels tels que : une déformation des objets observés, des difficultés pour lire malgré une correction adaptée, une diminution de la perception des contrastes, une gêne en vision nocturne ou encore une modification de la vision des couleurs. En présence de l'un de ces signes, une consultation rapide chez un ophtalmologiste est recommandée.

Forme atrophique ou exsudative

L’ophtalmologiste réalise un examen clinique complet et des tests complémentaires, notamment un fond d'oeil, une tomographie par cohérence optique (OCT), voire une angiographie. Ces examens servent à confirmer le diagnostic de DMLA et à déterminer quelle est la forme de la maladie présentée par le patient. La forme atrophique, aussi appelée DMLA « sèche », se caractérise par une perte progressive de la vision centrale tandis que la DMLA exsudative, également connue comme humide, se traduit par le développement anormal de vaisseaux sanguins au sein de la macula. Même si c'est la moins fréquente (15%), la forme exsudative progresse plus rapidement.

Le traitement est différent selon la forme présentée par le patient. Dans tous les cas, l'arrêt du tabac est conseillé. Pour les formes exsudatives, le traitement de première intention est l'injection dans l'oeil d'un inhibiteur du VEGF (facteur de croissance de l'endothélium vasculaire). La fréquence des injections est variable selon l'évolution de la maladie.

Dans les cas de formes atrophiques, une rééducation est proposée au patient pour favoriser son autonomie et développer des stratégies compensatrices de la perte de vision. « La prise en charge du patient doit être pluridisciplinaire et peut inclure un large panel de professionnels : ophtalmologiste, médecin traitant, orthoptiste, opticien, et, selon les cas, ergothérapeute, rééducateur en locomotion et en activité de vie journalière, psychiatre, psychologue, psychomotricien, assistante sociale et associations de patients », conclut la HAS.