Les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg viennent également d’annoncer une première implantation réussie du système de prothèse rétinienne Argus II. Réalisée avec succès grâce aux équipes des Professeurs Hélène Dollfus (Cargo et Institut de Génétique Médicale d’Alsace) et David Gaucher (service d’ophtalmologie du Pr. Claude Speeg), elle concerne un patient devenu aveugle des suites d’une rétinopathie pigmentaire. Au total, 36 patients seront implantés en France dans les prochains mois.
C’est une nouvelle réjouissante : deux patients non-voyants, une femme et un homme, âgés respectivement de 70 et 72 ans ont pu bénéficier de l’implantation du système de prothèse Argus II, les 12 et 13 février derniers au CHU de Bordeaux. Avant l’opération, l’acuité visuelle des deux personnes atteintes de rétinite pigmentaire était réduite à une vague perception lumineuse. L’implant rétinien mis en place va ainsi générer une stimulation électrique permettant de contourner les cellules perdues et de stimuler le reste des cellules encore viables de la rétine, induisant une perception visuelle chez les patients non-voyants.
D’une durée de 2h30 à 3h chacune, sous anesthésie générale, ces interventions ont été réalisées avec succès par le Pr. Marie-Noëlle Delyfer et le Pr. Jean-Francois Korobelnik du service d’ophtalmologie du CHU de Bordeaux. « Les patients suivis lors de la visite de contrôle post-opératoire n’ont pas décrit de douleurs particulières. Nous avons pu constater que les plaques d’électrodes au contact de la rétine étaient bien en place et les premiers tests semblent encourageants avec de bonnes réponses des patients à la stimulation. Lors de la consultation du 26 février, soit deux semaines après l’intervention, ils ont déjà été capables de distinguer les ombres des personnes autour d’eux », expliquent les deux spécialistes.
A l’issue de la période de cicatrisation, les patients seront suivis régulièrement pendant deux ans. Ils participeront à un programme de rééducation visuelle dans un centre spécialisé puis à leur domicile avec le système implanté. Aussi, ils utiliseront les nouvelles informations visuelles fournies par l’implant ce qui les aidera à s’approprier de nouvelles sensations visuelles.
Pour mémoire, la ministre des Affaires sociales et de la Santé a mis en place en août dernier un « forfait innovation » pour l’Argus II. Ce dernier garantit la prise en charge intégrale et sans avance de frais de la prothèse épirétinienne. « Les coûts du dispositif médical, de l'acte de pose et de l'hospitalisation seront ainsi intégralement couverts », avait expliqué le ministère ajoutant que « des patients sélectionnés selon des critères validés par la Haute Autorité de Santé (HAS), bénéficieront ainsi gratuitement de ce dispositif médical sur une période maximale de 5 ans ». Le service d’ophtalmologie du CHU de Bordeaux est l’un des trois centres en France référents sur cette innovation clinique avec le CHU de Strasbourg et le CHNO des Quinze-Vingts à Paris.
