Les griffes repartent à l'assaut de la contrefaçon : les lunettes particulièrement concernées

Les marques françaises reprennent la lutte contre la contrefaçon. Le Comité Colbert, qui rassemble 75 maisons de luxe et 13 institutions culturelles, relance aujourd'hui sa campagne d'envergure pour sensibiliser les consommateurs aux dangers de ce fléau. Dans les semaines à venir, 10 000 affiches vont être déployées dans les aéroports. Elles rappellent que l'achat de produits contrefaisants est puni d'une peine pouvant aller jusqu'à 300 000 euros d'amende et 3 ans d'emprisonnement, à grand renfort de messages éloquents : « Avec ce téléphone, vous pourrez toujours appeler votre avocat », « Fausse Cartier, vrai casier », « Pas de faux pour une vraie lady »...

Plus de 300 000 lunettes saisies

En 2011, 9 millions d'articles de contrefaçons ont été appréhendés en France, contre 200 000 en 1994 ! Les saisies ont été multipliées par 20 en 5 ans. Selon les chiffres publiés par la DGDDI (Direction générale des douanes et droits indirects), les lunettes représentent 5% d'entre elles (soit 311 000 produits en 2010, dont 65% proviennent d'Asie). Notre secteur pèse pour 9% des quelque 1 000 demandes d'intervention annuelles pour suspicion de marchandises contrefaisantes.

La vente en ligne incriminée

Internet joue un rôle majeur dans le développement de la contrefaçon. Le Comité Colbert souligne que des centaines de sites internet diffusent des faux et ne peuvent que rarement garantir l'authenticité des produits. Il collabore avec les services douaniers et La Poste, qui achemine la plupart des marchandises contrefaisantes, pour tenter de limiter la propagation du phénomène. Mais les organismes financiers, comme PayPal ou Visa, qui traitent les transactions financières d'achat en ligne, seraient en revanche plus réticents. Sans doute craignent-ils pour leur activité, même si les pertes économiques liées à la contrefaçon sont colossales : selon les estimations, elle représente 10% du manque à gagner des fabricants de produits, et ferait perdre 40 000 emplois et 6 milliards d'euros par an à la France. Le Comité Colbert invite à la vigilance : en effet, l'acquisition de contrefaçons est loin d'être toujours volontaire : 22% des Européens auraient déjà acheté involontairement des faux sur Internet.

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