Les temps sont difficiles pour le commerce et aucun secteur n’échappe à la règle. Dans le domaine de la santé, l’ordre national des pharmaciens a présenté ses chiffres 2014 : 123 pharmacies ont fermé l’an dernier, soit une fermeture tous les 3 jours environ. Cela ne signifie pas que le solde soit négatif, mais des fermetures de pharmacies étaient inenvisageables il y a quelques années. Comment expliquer alors de telles données ?

En 2014, 123 pharmacies ont fermé

L’article sur le sujet, publié sur le site du Moniteur des pharmacies, a fait réagir les professionnels. « 60% des officines sont invendables », affirme un internaute. « Pour s’installer, il faut avoir au moins 200 000 € en poche », commente un autre. Le phénomène de déremboursement des médicaments qui s’est amplifié ces derniers mois impacte également à coup sûr le dynamisme de la profession.

L’ordre constate aussi un vieillissement de la profession : l’âge moyen des pharmaciens est de 46,6 ans et même 49,9 ans pour les titulaires d’officine. De plus, le taux d’évaporation des jeunes diplômés reste élevé. En fin d’études, 27,8% des pharmaciens, soient 862 personnes, ne se sont pas inscrits à l’Ordre l’an dernier.

Le système de santé mis à mal

Depuis de nombreuses années, le système de santé est attaqué : déremboursement des médicaments, baisse des prix, mise en place des génériques… Tout a été fait pour appauvrir cette profession. Et si les pharmacies les plus importantes s’en sortent par un effet de volume, les plus petites souffrent, notamment celles implantées dans les campagnes et les déserts médicaux. Ce seront les premières à fermer et on obligera ainsi les malades à prendre leur voiture et à faire plusieurs dizaines de kilomètres pour aller à la ville et trouver une pharmacie.