Les orthoptistes pourront-ils adapter dans le cadre d’un renouvellement, les prescriptions médicales de verres correcteurs et de lentilles de contact ? Fin mars, l’article 7 sexies C modifiant l’article L. 4342-1 du code de la santé publique a été introduit au projet de loi « Ma Santé 2022 » par l’Assemblée nationale pour étendre leurs prérogatives selon les mêmes critères et conditions que les opticiens.

Mais en commission des Affaires sociales du Sénat il y a quelques jours, les sénateurs ont adopté un amendement (COM-251) supprimant l’article 7 sexies C.

La commission a suivi les recommandations d’Alain Milon, rapporteur du projet de loi : « L'article 7 sexies C poursuit le mouvement d'extension des compétences des auxiliaires médicaux de la filière optique, en l'occurrence des orthoptistes. Toutefois, le dispositif proposé est en deçà des recommandations formulées en 2018 par la Cour des comptes».

Dans son rapport annuel, la Cour avait, rappelons-le, préconisé que les bilans visuels et les consultations simples de premier recours devraient être confiés aux orthoptistes, qu’ils exercent dans un cabinet d’ophtalmologiste en tant que salarié ou dans leur propre cabinet en libéral.

Pour Alain Milon, « la délivrance d'équipements d'optique médicale continue à reposer pour l'essentiel sur les ophtalmologistes. Compte tenu des difficultés croissantes d'accès aux soins dans plusieurs régions, l'organisation de la filière doit impérativement être clarifiée. Il convient, en particulier, de mieux préciser les compétences respectives des différents métiers et d'adapter, le cas échéant, les formations ».

« Alain Milon a déposé un amendement sans nous consulter. Je suis très étonné. D’autant que lors de l’audition le 16 janvier dernier, aucun membre du groupe Les Républicains (LR) dont Alain Milon n’a fait de remarques sur cet article », a confié à acuite.fr Laurent Milstayn, président du Syndicat national autonome des orthoptistes (SNAO). 

Prochaine étape : l'examen en séance publique au Sénat prévu début juin.