Depuis le 1er septembre, l’achat de lunettes ou de verres correcteurs pour les moins de 18 ans est sujet à un remboursement de l’Assurance maladie dans la province du Québec au Canada. « Avoir une bonne vision est fondamental pour réussir à l’école. Les parents ne devraient jamais avoir à choisir entre la santé financière de leur famille et la réussite de leurs enfants », expliquait le Premier ministre François Legault à propos de cette nouvelle mesure budgétaire, alors que seuls les examens de la vue étaient remboursés jusque-là. Le montant est fixe : 250 dollars canadiens par enfant. Pour une famille avec 2 enfants portant des lunettes, le remboursement atteint donc 500$. Il est de plus renouvelable tous les deux ans.

Quelques critères sont nécessaires pour en bénéficier : l’achat doit avoir été effectué chez un opticien du Québec, à partir du 1er septembre, et doit faire suite à une prescription d’un optométriste ou d’un ophtalmologiste. Le gouvernement a annoncé qu’environ 145 000 enfants bénéficieraient de cette mesure, pour un coût estimé à 36 millions de dollars par an. À la mi-novembre, 25 000 remboursements ont été effectués selon le cabinet de Lionel Carmant, ministre délégué à la santé et aux services sociaux.

Des critiques concernant le peu d’informations requises

Toutefois, cette mesure ne fait pas l’unanimité et certains de ses aspects sont vivement critiqués. En effet, le montant de 250$ est fixe. Quel que soit le prix (200$, 300$...), le montant perçu reste le même : il est donc possible pour la famille de toucher plus d’argent qu’elle n’en a dépensé. Interpellée à ce sujet à l’Assemblée nationale du Québec, la ministre de la Santé Danielle McCann a affirmé qu’agir ainsi coutait moins cher à l’État que de procéder au cas par cas, soulignant également que la majorité des demandes de remboursement portait sur des équipements au-delà de 250$.

Autre point qui fait polémique, le peu d’informations requises au moment de demander le remboursement en ligne : le numéro de Sécurité sociale d’un parent et de l’enfant ainsi que le numéro TVQ (Taxe de vente du Québec) de l’opticien. Pas besoin de facture. Un système jugé aisément contournable, au point de pousser la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) à réagir ce jeudi : « 100 % des demandes font l’objet d’une vérification.[…] La RAMQ détient déjà plusieurs informations sur les personnes assurées ainsi que sur les professionnels qui offrent des services couverts, ce qui lui permet d’appliquer des contrôles internes sans demander d’informations supplémentaires aux citoyens. » Un communiqué faisant écho à celui du cabinet de Lionel Carmant : « Toute demande non conforme fera l’objet de récupération auprès de la personne des sommes indûment versées par la RAMQ ».