La version définitive du décret d’application de l’article 68 de la Loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) relatif à la primo-prescription par les orthoptistes a été publié au Journal Officiel hier (voir PDF ci-contre).

Ce renforcement du rôle des orthoptistes est salué par le Syndicat national autonome des orthoptistes (Snao) dont Mélanie Ordines, sa présidente, indique : « Les relations avec les ophtalmologistes ont été apaisées et nous sommes totalement satisfaits du décret qui est conforme aux négociation menées. Cette première mesure permettra d’améliorer l’accès aux soins pour un nombre de patients estimé à 6 millions, en réduisant les délais d’attente et garantira une meilleure organisation de la filière visuelle entre les 3 « O » (ophtalmologistes, opticiens, orthoptistes). »

Ce décret d'application précise que :

  • Les patients âgés de 16 à 42 ans pourront désormais consulter un-e orthoptist-e pour un bilan visuel sans ordonnance préalable (en primo prescription) en accès direct. L’orthoptiste pourra alors proposer la prescription d’une correction optique (lunettes et/ou lentilles) si l’état de santé visuelle du patient le permet. Le cas échéant, le patient sera orienté vers un  ophtalmologiste, afin de bénéficier d’un examen médical complémentaire.
  • Les patients âgés de 16 à 42 ans déjà porteurs de verres correcteurs, le bilan visuel et la prescription ne pourront être réalisés par l'orthoptiste que si le dernier bilan visuel réalisé par l'ophtalmologiste date de moins de cinq ans (comem pour les opticiens). Et de moins de trois ans pour les patients déjà porteurs de lentilles de contact.
  • Les orthoptistes pourront procéder à un bilan visuel en réalisant un examen simple de la motricité oculaire, une mesure de la courbure de la cornée ou un examen de la surface oculaire. Cette disposition ne s’applique pas si l’orthoptiste constate des contre-indications nécessitant une consultation médicale telles qu’une baisse de l’acuité visuelle profonde et brutale, le besoin d’une correction optique supérieure à 3 dioptries pour la myopie et l’hypermétropie et à 1 dioptrie pour l’astigmatisme.
  • Les orthoptistes auront la possibilité de dépister et prendre en charge la santé visuelle des enfants de manière homogène dans l’ensemble du pays. Ils peuvent réaliser, sans ordonnance préalable, un dépistage de l’amblyopie pour les nourrissons de 9 à 15 mois. Ils sont également en mesure de dépister des troubles de la réfraction pour les jeunes de 2,5 à 5 ans.

Le décret indique également que les orthoptistes devront suivre une « formation adaptée »en lentille de contact, dont le contenu n’est pas encore connu, afin de pouvoir réaliser ces actes. Il indique également qu’« en cas de prescription, l'orthoptiste précise sur l'ordonnance que cette prescription revêt un caractère non médical. »