Hier, Mélanie Ordines, présidente du Syndicat national autonome des orthoptistes (Snao), indiquait que « les relations avec les ophtalmologistes ont été apaisées » (lire notre news LFSS 2022 : les orthoptistes obtiennent la primo-prescription). Cependant, le Syndicat national des Ophtalmologistes de France (Snof) indique ce jour dans un communiqué de presse avoir pris acte de la publication du décret relatif à la primo-prescription par les orthoptistes. Il rappelle que celui-ci n’entrera en vigueur qu’une fois que le ministère de la Santé aura publié un arrêté définissant les limites et les contre-indications à cette primo-prescription.

Contacté par acuite.fr, Thierry Bour, président du Snof, indique : « Nous considérons qu’un patient qui n’a jamais consulté d’ophtalmologiste, surtout dans les zones sous-dotées, doit impérativement réaliser un examen médical complet pour détecter d’éventuelles pathologies. Nous ne sommes pas contre la primo-prescription par les orthoptistes d’un point de vue réglementaire. En revanche, d’un point de vue médical, nous pensons que le patient devrait consulter un ophtalmologiste tout de suite après avoir vu un orthoptiste. »

Thierry Bour ajoute dans son communiqué : « L'accès aux soins doit aller de pair avec la sécurité des patients. Je regrette ainsi que le bilan ophtalmologique obligatoire, introduit dans le Code de la Santé Publique en décembre 2021, avant renouvellement d’un équipement optique par un orthoptiste ou un opticien, ne soit pas mieux explicité dans ce décret. J’espère que cette zone d’ombre sera corrigée dans l’arrêté. Par ailleurs, il est primordial que tout nouveau patient puisse rentrer dans un parcours de soins sécurisé et cela implique de consulter d’abord un ophtalmologiste pour effectuer un examen complet en l’absence de dossier médical antérieur. C’est pourquoi, nous appelons les ophtalmologistes à ne mettre en place cette mesure que dans les cabinets où la prise en charge optimale pourra être assurée. »