Hier, à l'occasion d'une conférence de presse, Jean-Luc Sélignan, président de Club OpticLibre a évoqué les actions de sa centrale en 2016, centrées sur deux objectifs :

  •  contrer l'information des Ocam « quand elle est mensongère » 
  •  rétablir les vérités sur le marché 

« Les réseaux ont fait croire depuis 10 ans qu'il y avait un problème de prix sur le marché de l'optique. Or, ils sont parfaitement régulés par les comportements d’achat des consommateurs et la concurrence qui s’exerce », pointe du doigt Jean-Luc Sélignan. Plus concrètement, il rappelle que sur le marché, « il y a notamment des équipements à 29 euros ou 89 euros pour les consommateurs ».

Pour justifier ses propos, le président de Club OpticLibre s’appuie sur les chiffres 2015 : « les prix des équipements optiques en France sont hors taxes parmi les moins élevés d'Europe ». En effet, le coût moyen d'une monture : 126 euros (source GFK). A titre de comparaison, en Angleterre (source non fournie) : 135 euros tandis qu'en Allemagne*, en Italie et en Espagne, le prix est respectivement de 117 euros, 113 euros et 93 euros. 

Côté verres, à TVA comparable, « la France a les prix les moins élevés d'Europe » pour les progressifs : 149 euros en moyenne par verre. (47 euros pour les unifocaux). 

Surconsommation incitée par les Ocam 

Pour Jean-Luc Sélignan, les responsables de la forte augmentation des dépenses optiques en France sont les Ocam eux-mêmes qui ont créé des comportements consuméristes en optique, citant une étude de la CNAMTS sur les dépenses d’optique médicale en France entre 2006 et 2014. Il affirme : « L’augmentation du volume d’achat est principalement liée à une augmentation de la population ayant recours à des équipements d’optique : effet recours : +34%. Par le système de remboursement annuel ou tous les 2 ans, les Ocam ont poussé à un renouvellement accéléré pas toujours justifié médicalement ».

La solution ? le remboursement progressif. « Il devrait être systématique pour que le consommateur puisse choisir l'équipement qui convient à ses besoins et non pas à celui de sa mutuelle », commente-t-il. 

Pour Jean-Luc Sélignan, « les réseaux de soins ne contribuent pas à un meilleur accès aux soins, mais à un meilleur confort de soins pour les plus nantis qui profitent au maximum des contrats collectifs ».

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« Nous sommes contre les réseaux avec remboursements différenciés »

Revenant sur les réunions d’opticiens, Jean-Luc Sélignan a précisé que Club OpticLibre avait un partenariat de 3 ans (jusqu'à fin 2017) avec Frédéric Bizard, auteur de l'ouvrage « Complémentaires santé : le scandale »

Ce livre a d'ailleurs été envoyé aux opticiens pour « qu'ils informent leurs clients sur la manière dont fonctionnent les réseaux de soins et les conséquences sur la filière santé ». « Optic Libre est contre les réseaux avec remboursements différenciés, mais favorables aux réseaux à condition que la concurrence puisse s'exercer sans contrainte », insiste-t-il.  

* Les prix n’incluent pas Fielmann