Les laboratoires de contactologie investissent chaque année en recherche et développement afin d'offrir aux professionnels de la santé visuelle et aux porteurs le meilleur produit. Docteur d’Etat en neurobiochimie et Ingénieur ENSCM, Jean-François Rumigny est directeur scientifique chez Ophtalmic Compagnie depuis plus de 5 ans. Il évoque quelques approches R&D, utilisées avec succès pour la gamme Ophtalmic HR.

Pouvez-vous nous en dire plus sur l’étude évoquée dans un précédent Mardi Contacto ?

Nous voulions conforter l'hypothèse de Brennan concernant l’existence d’un seuil de Dk/e au-delà duquel le métabolisme cornéen n’est pas modifié.

Dans un 1er temps nous avons opté pour une approche in silico utilisant le logiciel Matlab. Nous avons choisi le modèle développé par le Pr. Clayton J. Radke à l’Université de Berkeley, avec qui nous avons établi une collaboration. Il simule la répartition spatiale de la pO2 et pCO2, du pH, des concentrations en lactate, hydrogénocarbonate et glucose de la cornée. Ce modèle de respiration quasi-2D indique que les variations d'épaisseur latérale et la cinétique de respiration sont essentielles pour simuler la performance physiologique d’une lentille souple sur l'œil ouvert ou fermé. Il permet aussi de simuler les concentrations de métabolites sans lentille.

La simulation avec paupière ouverte ou fermée permet d’obtenir une image de référence des gradients des métabolites Nous avons pu constater que même aux fortes corrections, pour lesquelles l’épaisseur varie du centre au bord de façon importante (3,5 fois entre -3D et +8 D), les tracés de contour en isoconcentrations pour les 6 métabolites sont similaires à ceux observés en condition œil ouvert avec les lentilles de la gamme Ophtalmic HR.

Quelle était la seconde étape ?

Nous voulions confirmer ces résultats par une mesure in vivo via l’approche métabolomique qui permet de caractériser l’état physiologique d’un tissu sur la base d’une quarantaine de métabolites. Le profil métabolique de la cornée après le port durant 8 heures d’une lentille Ophtalmic HR Spheric (-3D) a été étudié chez le lapin en collaboration avec les Prs. Jacques Namer et Gilles Prévost à la Faculté de Médecine de Strasbourg. L’impact éventuel de la solution Jazz essentiel a été éprouvé selon les mêmes modalités après un trempage de 16 heures dans la solution.

L’ensemble des analyses menées, à la fois spectrales et statistiques, durant l’étude métabolomique, a conclu que le fait de mettre en contact la cornée de lapin avec une lentille Ophtalmic HR Spheric (-3D) ayant baignée ou non au préalable dans la solution Jazz essentiel ne modifie pas de façon significative le profil métabolomique de la cornée de lapin.

Quelles étaient les conclusions de ces études ?

L’ensemble des résultats conforte le choix du Dk du matériau des lentilles de la gamme Ophtalmic HR qui permet un apport en O2 suffisant en port journalier. Le matériau présente également des propriétés optimisées (module bas=0,5 MPa, coefficient de friction faible µ=0,02, faible pervaporation, design du bord). Ces qualités des lentilles Ophtalmic HR expliquent leur forte progression sur le marché (+56% en 2014).

Pouvez-vous citer un résultat concret de vos recherches ?

La lentille Ophtalmic HR 1 Day Progressive est un bon exemple. Il s'agit de la seule lentille journalière progressive en silicone-hydrogel en France. Ophtalmic est fier de ce produit qui s'adapte avec facilite et procure au porteur un confort visuel et physique optimal !

D’autres études sont-elles prévues ?

Bien sûr ! Notre effort R&D ne doit pas ralentir. Nous travaillons actuellement sur une meilleure connaissance des propriétés de transport d’O2 par les matériaux SiHy en collaboration avec l’Université de Montpellier.