Attaques répétées contre les opticiens : le Collège d'éthique professionnelle monte au créneau

Le fameux marronnier des « opticiens qui s'en mettent plein les poches » est de retour sur les écrans ! Mercredi 12 décembre, le 20 Heures de France 2 diffusait un reportage intitulé « Optique : petits arrangements et grand profits » et critiquant les « optimisations de facture ». Un peu plus tôt dans le mois, le CISS (Collectif interassociatif sur la santé, qui fédère une quarantaine d'associations d'usagers du système de santé) dénonçait de son côté l'importance des marges des opticiens.

« Il y a peu d'opticiens malhonnêtes et les réseaux incitent à la fraude »

Lassé de ces attaques en règle et répétées, le Cepof (Collège d'éthique professionnelle des opticiens de France) s'agace. « Une fois de plus, la renommée de notre profession est mise à mal. Le méritons-nous ? Non ! », s'insurge son président Philippe Cotin (en photo). Il précise que « les marges nettes de l'opticien ne sont pas inadmissibles au regard d'autres professions, moins sur la sellette, mais qui ne sont pas en rapport avec la santé qui, en France (...), doit être complètement gratuite quelles que soient les circonstances. Il faut déduire l'amortissement des machines et matériels, les salaires et charges des collaborateurs, les loyers et frais de fonctionnement fixes... Il ne reste dans la plupart des magasins qu'un résultat net raisonnable pour tout un tas de services gratuits ». Concernant les « opticiens malhonnêtes », Philippe Cotin assure qu'il y en « a peu et pas plus que dans les autres professions ». Dans ce contexte, le Cepof demande que la profession se dote d'un code de déontologie et que son niveau d'études soit plus élevé. Le Collège réclame des « peines dissuasives » pour les fraudeurs, « pouvant aller jusqu'à la suppression temporaire ou définitive du numéro Adeli en cas de récidive ». Taclant aux passages les réseaux des complémentaires santé, Philippe Cotin estiment que ceux-ci, « notamment fermés avec grilles tarifaires trop restrictives en termes de technologie et de prix, sont une incitation à la fraude ».

Rappelons que le Cepof a été créé en octobre 2010, avec pour but initial de jeter les bases d'un éventuel Ordre des opticiens. Il rédige actuellement un code de déontologie, qu'il souhaite universel dans la profession. A l'issue de sa publication, l'organisation demandera aux pouvoirs publics une reconnaissance de ses actions, ainsi que le soutien des syndicats, des organismes complémentaires et de la Sécurité sociale.

Voir aussi notre plateau TV du Silmo 2010 : Les opticiens ont mauvaise presse, comment réagir ?