Le laboratoire Ponsen a été sollicité il y a quelques semaines par un opticien français pour un équipement progressif hors normes.

OD : -8.00 (+0,50)90° Add : 2.00 D Prisme 20 

 

OG : -8.00 (+1)65° Add : 2.00 D Prisme 40 

Les équipes ont opté pour un matériau organique d'indice 1,67. La technique de polymérisation* a été utilisée : 3 verres à face avant légèrement convexe ont été assemblés. « Nous avons également opté pour un progressif avec un couloir de progression court pour éviter les effets prismatiques. Le freeform n'est pas adapté à ce type de correction », a confié à acuite.fr Eric Ponsen, le dirigeant du laboratoire.

equipementprogressif.png

L'entreprise Jacques Denis utilise la technique du "tube"

Les deux verres taillés à la main

Le montage a été ensuite réalisé par l'entreprise Jacques Denis. « Nous avons utilisé la technique du 'tube'. Le montage biseauté n'est pas adapté. D'un côté, l'arête du prisme est très fine et de l'autre, nous avons 4,5 cm d'épaisseur au bord », nous explique son fondateur Jacques Denis. Et de poursuivre : « la technique consiste à éviter d'avoir la tranche du verre avec des pans inclinés qui générerait des cercles chromatiques. Nous avons réussi à avoir un bord plat comme sur un montage traditionnel ».

2verrestailleesalamain.png

"Chaque meulage a été réalisé au coup par coup"

8 heures ont été nécessaires pour tailler les deux verres entièrement à la main. « Aucune machine n'est capable d'usiner ce type de progressifs. Chaque meulage a été réalisé au coup par coup pour ne pas créer de déformations », ajoute Jacques Denis.

L'étape suivante : le doucissage. Objectif : optimiser l'esthétique des verres sans que le porteur soit gêné par l'éclat.

« Pour réaliser cette performance, mes 12 collaborateurs ont été mobilisés. Nous n'avions jamais réalisé une telle performance auparavant », conclut-il.

*La polymérisation a été « sublimée » dans le travail de doucissage