La formation au centre du débat. La semaine dernière, la Fédération nationale des étudiants en audioprothèse (FNEA) alertait : « Des parcours de formation alternatifs au Diplôme d’Etat, offrant une formation au rabais et délivrées par des sociétés à vocation strictement pécuniaire, se créent progressivement ». Ce mardi, le Syndicat des audioprothésistes (SDA) s’appuie notamment sur ces mots pour communiquer en ce sens.

« … particulièrement ceux du secteur de l’optique »

Le SDA pointe notamment du doigt les partenariats de certaines enseignes avec des établissements privés espagnols. « Sous couvert de "cours de soutien", ces "officines" s’adressent à ceux qui n’ont pas un niveau suffisant pour intégrer les écoles françaises, et aux salariés, particulièrement ceux du secteur de l’optique », dénonce le syndicat.

« Elles leur proposent d’obtenir un diplôme espagnol donnant ensuite la possibilité d’exercer en France. Les modalités interpellent : cours traduits en français se déroulant en France, formation "intensive" de 14 mois, proposée sans interruption de l’activité professionnelle, coût pouvant atteindre 12 000 euros par an… »

Consultation juridique

Suite à ce constat, le SDA a commandé une consultation juridique sur ces filières. L’une des recommandations qui en est sortie est de « demander aux ministres compétents de diligenter une inspection conjointe de l’Igas et de l'Igésr sur les différentes filières de formation des audioprothésistes établis en France. »

« La qualité des soins est en danger »

Le SDA redoute que, si ce mouvement devait perdurer, les audioprothésistes « convenablement formés » soient forcés de cohabiter avec les « professionnels issus de ces officines, dont la qualité de formation n’a été vérifiée par aucune autorité ».

Le syndicat, qui estime que « la qualité des soins est en danger », remarque que les patients ne peuvent pas connaître la formation reçue par l’audioprothésiste qu’ils ont en face d’eux et seront ainsi les « premières victimes ».

La formation a changé à la rentrée 2020

Pour rappel, depuis la rentrée 2020, l’accès aux études d'audioprothèse se fait par la plateforme Parcoursup, et le SDA en exprime sa satisfaction car « les candidats sont plus nombreux et présentent des parcours plus diversifiés ». Cela dispense aussi les étudiants des « coûteuses "prépas privées" aux concours des écoles d'audioprothèse qui avaient cours jusqu’en 2019 ».