Le 15 septembre dernier était publié le dernier rapport Igas sur l’évolution de la filière visuelle. Le Rassemblement des opticiens de France (Rof) a fait appel à Ipsos* pour connaître l’avis des Français sur ses principales recommandations visant à accroître le rôle des opticiens dans le parcours de soins.
Et leurs réponses sont sans appel : « Cette étude montre l’adhésion des personnes interrogées à la mise en œuvre des propositions visant à donner un plus grand rôle aux opticiens et aux orthoptistes en soutien des ophtalmologistes dans la perspective de fluidifier le parcours de soins », résume le Rof dans un communiqué de presse.
L’examen de réfraction
Près d’un tiers des porteurs en France (32%) ne savent pas qu’ils peuvent renouveler leurs lunettes chez les opticiens ou les orthoptistes. Il s’agit pourtant d’une possibilité appréciée : 84% des sondés jugent utiles la réalisation de campagnes d’information autour de ce dispositif. Et ils sont 80% à avoir confiance en leur opticien ou leur orthoptiste pour réaliser un examen de réfraction.
Le rôle des opticiens dans l’amélioration de l’accès aux soins pour tous
Alors que les préconisations du rapport Igas visent notamment à réduire les délais d’attente chez l’ophtalmologiste, elles sont généralement plébiscitées par les Français. Ils sont favorables à :
- 87% pour la participation des opticiens et orthoptistes à des campagnes de dépistage de troubles visuels dans les écoles ;
- 82% pour l’ajustement par l’opticien de la correction d’un équipement en cas d’inconfort, sans nouvelle ordonnance ;
- 75% pour la réalisation d’examens de vue par l’opticien en dehors du magasin (à domicile, Ehpad, etc.) ;
- 69% pour l’allongement de 2 ans de la durée de validité de l’ordonnance.
Une mesure recueille légèrement moins d'avis favorables (64%) : la possibilité de primo-prescription pour les opticiens et orthoptistes. Il s’agissait de la préconisation choc du rapport Igas, à appliquer si les autres ne permettaient pas la réduction des délais d’attente.
Crédit : enquête Rof/Ipsos
La téléconsultation en magasin d’optique
68% des interrogés se disent prêts à ce que les prises de mesures nécessaires à une téléconsultation ophtalmologique se déroulent dans un magasin d'optique. En revanche, ils sont partagés sur les modalités : 43% préfèrent que l’ophtalmologiste assiste en direct à la prise de mesures par l’opticien et réalise son diagnostic aussitôt, quand 40% privilégient un diagnostic différé après transmission des prises de mesures effectuées par l’opticien.
Crédit : enquête Rof/Ipsos
La conclusion du Rof
Le Rof s'appuie sur cette enquête pour appeler les pouvoirs publics « à mettre en œuvre les recommandations du rapport Igas-Igers. Le gouvernement a repoussé à la fin de l’année ses décisions quant à l’application de ce rapport en raison de la crise Covid-19. Cette étude démontre l’adhésion des Français aux mesures proposées et leur volonté d’amélioration rapide de leur accès aux soins visuels ».
Avant de conclure : « Le PLFSS 2021 était l’occasion de mettre en œuvre les propositions du rapport Igas et de pouvoir ainsi apporter des résultats dès la fin de l’année 2021. Le Rof compte donc sur le gouvernement pour que des mesures soient prises dès le 1er trimestre 2021. »
*Enquête réalisée auprès de 2 111 personnes de 16 ans et plus, représentatifs de la population, entre le 12 et le 16 octobre
Permettez-moi d'être à la fois en accord et en désaccord avec vous.
Je suis d'accord avec vous pour dire qu'un consensus 3 O est impératif.
Cependant, le rapport Igas a pour but d'améliorer la qualité de soins optiques et ophtalmologiques, permettant de désengorger les cabinets, de réduire les délais d'attente souvent honteusement longs du fait d'une pénurie d'ophtalmologistes et enfin d'aider à recentrer chaque profession.
Les gens font souvent confiance à leur opticien, et l'argument du "interdire ref et vente" Ne tient pas la route malheureusement car Certes une poignée d opticiens abuseraient mais je suis convaincu que la plupart joueront le jeu. Il faudrait simplement une formation adaptée pour pouvoir couvrir plus de cas pour nous opticiens. Les ophtalmos et orthoptistes ne sont visiblement pas assez nombreux pour faire face à ce problème de santé publique.
Je pense donc que ce rapport aurait déjà du être là et appliqué depuis longtemps (hormis pour la télémédecine et la primo prescription, mesures que je n'approuve pas en tant qu opticien).
Bien cordialement