Le rapport de l’Inspection générale des Affaires sociales (Igas) se faisait attendre. Acuité vous propose une information très synthétique de ce rapport de 103 pages en reprenant une partie des recommandations de l'Igas.

Le contexte de rédaction de ce document de 109 pages est résumé par l’Igas : « Les délais d’attente et les refus de rendez-vous restent excessivement élevés, suscitant l’insatisfaction des patients et provoquant des comportements de contournement. […] Le renouvellement et l’adaptation des équipements optiques ont été autorisés aux opticiens, et plus récemment aux orthoptistes, et la durée de validité de l’ordonnance a été allongée, sans que ce dispositif ne décolle. »

L’objectif prioritaire de l'institution est de réduire rapidement les délais d'attente de près de 3 mois chez un ophtalmologiste en confiant plus de responsabilités aux opticiens et orthoptistes en matière de réfraction et aussi de dépistage. Une promesse qui avait été faite par le président Macron lors de la signature du 100% Santé à Montpellier en 2018.

Voici quelques-unes des recommandations de la mission, où les demandes de la filière ont été entendues :

Des mesures visant à décharger les cabinets d’ophtalmologistes de patients souffrant de troubles de la réfraction sans gravité

  • Ajouter sur les ordonnances de verres correcteurs la mention de la possibilité du renouvellement des équipements par les opticiens-lunetiers et les orthoptistes ;
  • Lancer des campagnes d’information annuelles sur la possibilité de renouvellement par les opticiens et les orthoptistes ;
  • Autoriser les opticiens-lunetiers et les orthoptistes à communiquer en dehors de leur magasin et de leur cabinet sur la possibilité offerte par la réglementation de renouvellement des équipements ;
  • Elargir de deux ans la période de validité des ordonnances de verres correcteurs pour les jeunes adultes (16 à 42 ans), avec rappel de l’obligation d’informer le médecin prescripteur en cas d’adaptation ;
  • Autoriser les opticiens-lunetiers et les orthoptistes à adapter au patient les primo-prescriptions en cas d’erreur manifeste ou d’inconfort, avec obligation d’informer le prescripteur.

Plus d’outils et des solutions en cas de délais toujours trop longs

Parmi les recommandations se trouve également l’élargissement de la liste des matériels d’exploration utilisables par les opticiens, avec 2 buts : régulariser leur situation dans les cabinets des ophtalmologistes et développer la télémédecine, notamment dans les magasins d’optique.

Dans le cas où les délais de prise de rendez-vous chez l’ophtalmologiste ne diminueraient pas d’ici fin 2021, le rapport préconise d’autoriser la primo-prescription des verres correcteurs par les opticiens et les orthoptistes pour les 16-42 ans ayant une faible correction.

Moderniser et rénover les formations

Autre point majeur du document : la modernisation de la formation. 3 recommandations sont à retenir :

  • Créer une licence de santé visuelle dans le cadre d’une expérimentation, avec 2 parcours (orthoptie et optique de santé) et des mentions de spécialisation pour les opticiens et les orthoptistes, ainsi qu’un dispositif de passerelle pour les actuels opticiens-lunetiers ;
  • Créer un master (bac + 5) de pratique avancée santé visuelle, ouvert aux orthoptistes et opticiens-lunetiers (de niveau bac + 3) ;
  • Faire évoluer les formations master à bac + 5 d’optométrie vers des masters d’optique appliquée aux matériels et aux équipements.