La loi Santé de Marisol Touraine a été définitivement adoptée en séance publique à l'Assemblée nationale hier, 17 décembre. Le texte concerne notre secteur en différents points : il participe à l'évolution des prérogatives pour les opticiens, change les règles du Développement Professionnel Continu (DPC), instaure un tarif social en optique pour les bénéficiaires de l'ACS et généralise la pratique du tiers payant. Les premières réactions des syndicats ne se sont pas faites attendre...

Réaction de la Fnof (Fédération nationale des opticiens de France)

"La Fnof se félicite de l’adoption définitive de la loi santé et en particulier de son article 132 qui poursuit le mouvement d’émancipation de l’opticien. La loi santé suit en cela l’esprit du rapport Voynet : il renforce les compétences indiscutables de l’opticien en matière de réfraction et fait un pas sans équivoque vers l’opticien professionnel de santé visuelle. Cette évolution importante conforte la Fédération dans sa volonté d’ancrer l’opticien au sein des professionnels de santé et dans son refus d’en faire un simple exécutant à la solde des organismes complémentaires.

En parallèle, les orientations DPC ont été publiées ce jour au Journal officiel, validant les propositions de la Fédération autour du cœur de métier de l’opticien, loin des aspirations commerciales et administratives. Les formations DPC devront porter sur la réfraction complexe, la contactologie, la basse vision, la vision de l’enfant ou la vision de la personne âgée.

L’opticien est un professionnel de santé et les organismes complémentaires d’assurance maladie n’auront d’autre choix que de prendre en compte cette évolution inexorable de la place de l’opticien dans la filière de santé visuelle. Il est désormais temps d’envisager l’avenir de la profession en dehors des réseaux". 

Réaction du SynOpe (Syndicat des opticiens entrepreneurs)

"Si le SynOpe accueille avec satisfaction cette première étape d’évolution du métier d’opticien, et de valorisation de son statut de professionnel de santé, le syndicat déplore en revanche le manque d'ambition de cet article qui ne reprend qu'à minima les recommandations du rapport Voynet pourtant saluées par l'ensemble des professionnels de la filière. Le SynOpE reste néanmoins confiant sur l’avenir, car cette première étape de franchie constitue le socle d’une évolution souhaitée par toute une filière, dont nous ne doutons pas qu’elle sera suivie par d’autres.

Un autre article instaurant les pratiques avancées (ancien article 30 devenu article 119) pourrait à l'avenir nous intéresser, puisqu'il prévoit de favoriser dans un cadre spécifique lié au cabinet, ou centre de santé, l'exercice de pratiques avancées pour toutes les professions de santé. Nous ne détaillerons pas ici l'enjeu de cet article à ce stade".