Le made in France remporte un succès indéniable à l'étranger. La lunetterie ne fait pas exception, mais cette fois c'est la qualité de la filière visuelle française qui s'exporte. Et plus particulièrement la formation d'opticiens, reconnue à l'étranger comme une des meilleures. L'Iso, premier groupe d'écoles d'optique et de formation continue, ouvre en Floride. Son président Stéphane Lebrati explique ce choix sur acuite.fr

Acuité : L’ouverture d’une école Iso à Miami est un véritable événement. Présentez-nous cet établissement ?

Stéphane Lebrati : L’IsoTech ouvrira ses portes en septembre 2016. Nous venons tout juste d’obtenir notre licence pour cette implantation. Nous pensons accueillir une trentaine d’étudiants sur des formations d’opticien (2 ans), de monteur-vendeur (1 an) et d’assistant optométriste (1 an).

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Bâtiment extérieur de l'IsoTech

A : Cette ouverture est une fierté pour l’Iso mais pour toute la profession en général ?

S.L : A travers cette école, c’est l’excellence de la filière lunetterie française qui est reconnue et s'exporte. Le savoir-faire français a une vraie valeur. C’est une fierté pour tous les opticiens et pour l’Iso qui rayonne à travers ce projet.

A : Comment a germé l’idée de ce projet ?

S.L : Il y a quelques années, nous avions été approchés par l'un des leaders de retail optique qui demandait une formation de qualité pour les opticiens américains. Nous avons étudié la situation et d’autres enseignes nous ont encouragés à développer notre savoir-faire aux Etats-Unis.

A : La formation des opticiens américains est-elle à ce point perfectible ?

S.L : C’est en tout cas un vrai sujet. Les opticiens américains ont avant tout un rôle de vendeur et pas forcément les connaissances techniques. Une enquête avait dressé un constat assez inquiétant sur le décalage entre les préconisations d’une ordonnance d’ophtalmologiste et le montage réalisé par l’opticien. Il y a de réelles améliorations possibles. Autre constat : le marché du progressif est très en retard par rapport à la France, alors que le bifocal conserve une place importante.

A : Comment avez-vous concrétisé cette ouverture ?

S.L : Cela a été un parcours du combattant sur le plan administratif et réglementaire. Nous avons mobilisé une équipe projet de 4 personnes pendant 3 ans avant d’aboutir. Nous avons pu compter sur le soutien de Nicolas Gilberg qui a été étudiant, puis enseignant et enfin directeur adjoint de l’ISO Paris avant de réaliser son rêve américain, il y a une dizaine d’années, pour exercer l’optométrie. C’est l’homme de ce projet et le directeur de la nouvelle école.

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Les travaux à l'intérieur du bâtiment ont débuté

A : Pourquoi avoir choisi Miami ?

SL : Miami, c’est la côte d’Azur version américaine. Il y a 20% de seniors, un pouvoir d’achat élevé et 249 jours d’ensoleillement par an. C’est donc un lieu idéal pour les opticiens et un marché pertinent à condition d’avoir les compétences nécessaires. Nous apportons donc ces connaissances. Le chiffre d'affaires moyen d'une boutique en Floride esr de 1,7M$ par magasin.

A : Quelle est l’équipe mise en place ?

S.L : Les matières optique seront enseignées par des professeurs français, les matières générales par des professeurs américains. L’équipe formation comptera 6 enseignants. Sur le plan administratif, il y a le directeur et trois assistants.

A : Les étudiants français profiteront également de cette implantation ?

S.L : Nous proposerons des formations à nos étudiants français pour se perfectionner en anglais et effectuer des stages aux Etats-Unis. En 2017, nous ouvrirons un parcours pour permettre à nos étudiants de compléter leur BTS par un Bachelor aux Etats-Unis. Cette double formation sera un atout dans leur carrière et leur cursus professionnel en leur ouvrant de nouvelles portes et perspectives à l'international. A la rentrée 2017, nous proposerons également un programme "Passeport Opticien" destiné aux opticiens français qui veulent obtenir leur équivalence pour s’installer sur place.