Selon une étude du Ministère du Travail dévoilée le 22 septembre par Les Echos, 1,4 million de salariés dépendent d'une grille salariale commençant en-dessous du Smic. 21 des 175 branches professionnelles étudiées sont concernées, dont celle de l'optique-lunetterie : le minima salarial du premier coefficient y est de 1 340 euros brut, alors que le Smic est de 1 343,80 euros. Cette différence, comme pour la plupart des autres branches concernées, est très faible. Elle tracasse tout de même le ministère. Car si le Smic s'impose pour les salariés "en bas de l'échelle" (il prévaut en cas de minima salarial inférieur), leurs collègues bénéficiant des coefficients supérieurs se voient pénalisés en raison du "tassement" de la grille salariale.

Le commerce de détail particulièrement concerné

Aujourd'hui, sur ce dossier, les principales lacunes sont observées dans le commerce de détail (optique, mais aussi habillement, parfumerie, bijouterie...) et de gros (surtout dans l'alimentaire). Tous secteurs confondus, les chiffres 2010 sont cependant encourageants : en un an, le nombre de salariés dépendant d'une grille salariale commençant en-dessous du Smic a diminué de moitié. Selon les Echos, cette performance tient au combat mené par la Direction générale du travail auprès des branches, ainsi qu'à la progression modérée du Smic au 1er janvier, précédée d'une augmentation rapprochée, au 1er juillet 2009. Depuis cette année, le Smic est en effet revalorisé au 1er janvier et non plus au 1er juillet, afin justement de faciliter la répercussion de sa hausse lors des négociations salariales annuelles, qui se déroulent généralement entre janvier et mars.

La situation s'est améliorée, mais reste fragile selon les spécialistes, qui craignent de voir de "nombreuses branches dépassées par la hausse du Smic au 1er janvier prochain". Celle-ci devrait être de 1,6% : 56 branches, aujourd'hui "dans les clous", verront ainsi leurs plus faibles minima salariaux dépassés par le Smic, si elles ne prévoient pas d'augmentation d'ici là.