Le Gouvernement renforce l’accès à la santé pour les moins de 6 ans. Les opticiens auront-ils un rôle à jouer ?

Visite à l'école de Denfert-Rochereau pour promouvoir la prévention

© Agnès Buzyn

La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn et son homologue de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, vont renforcer l’accès à la santé pour les enfants de 0 à 6 ans. Cette action s’inscrit dans la stratégie nationale de santé qui a conclu sa phase de consultation publique le 15 novembre dernier.

Concrètement, la volonté est de « mieux construire et coordonner l’accès à la santé des enfants » de moins de 6 ans, en renforçant la coordination et un « travail partagé » entre la santé scolaire, les personnels de la PMI (protection maternelle infantile) et les professionnels de santé (médecins libéraux, en premier lieu). Objectif : réaliser des visites médicales afin de détecter des troubles (vision, audition) ou des maladies « risquant d’affecter l’adaptation en milieu scolaire et les apprentissages des enfants ».

Le Gouvernement souhaite aussi offrir « plus de ressources aux familles, leur permettant d’assurer à leurs enfants une meilleure prévention en matière de santé ». Une concertation, « impliquant les parties prenantes » (parents, enseignants, médecins scolaires, professionnels de santé), débouchera, début 2018, sur des actions de prévention, au sein du programme national de Santé publique.

Les opticiens auront-ils un rôle à jouer ?

Lors des 7e rencontres sur le système de santé organisée ce matin à la maison de la chimie, Didier Papaz, PDG du groupe Optic 2000, a « évoqué un manque important de médecins en médecine scolaire. Pour la vue, on sait qu’un dépistage est nécessaire avant 6 ans, après c’est trop tard. Les professionnels de santé comme les opticiens peuvent pallier ces carences ».

D’après le 13e baromètre de la santé visuelle*, seuls 40% des Français estiment nécessaire la première visite pour les enfants par un ophtalmologiste avant 4 ans (+1 point par rapport à 2016) et 49% à 4 ans ou après (-5 points en 1 an). Les raisons ? Simplement pour faire un contrôle de routine (46%), sur le conseil d’un pédiatre ou d’un autre professionnel de santé comme le médecin scolaire (26%) ou encore les parents ont décelé un problème ou une maladie liée à la vue chez leur enfant (21%).

*L'Association nationale pour l'amélioration de la vue (Asnav) publie chaque année le Baromètre de la Santé Visuelle, réalisé par Opinion Way.