Une récente étude publiée dans Plos One (Public library of science) réalisée par deux chercheurs à Taïwan (Man-Chen Hung et Yu-Yen Chen) met en lumière l’importance de la rétinite pigmentaire* (RP) dans le développement des glaucomes** primitifs à angle fermé (GPAF), qui est l'une des principales causes de cécité dans le monde.

La rétinite pigmentaire est la dystrophie héréditaire rétinienne la plus fréquente et entraîne la cécité si elle progresse. Plusieurs rapports de cas ont révélé l'association possible entre la RP et le GPAF mais sur de courtes périodes et avec des cohortes limitées. Cette nouvelle étude a eu lieu entre 2001 et 2013 sur plus de 60 000 patients.

Une incidence démontrée

Les chercheurs ont recruté 6 223 sujets atteints de RP et 24 892 sujets ne souffrant pas de RP. Le groupe RP présentait des pourcentages significativement plus élevés de diabète, d'hypertension et d'hyperlipidémie.

L'incidence cumulée de glaucome primitif à angle fermé chez les patients atteints de RP était de 1,61 %, ce qui était significativement plus élevé que celui du groupe de comparaison (0,81 %).

Cette étude a montré que les personnes atteintes de RP courent un risque significativement plus important de développer un GPAF que les personnes sans RP.

Ce constat confirme l’importance de passer régulièrement des examens de vue et de porter une attention particulière aux symptômes du glaucome chez les patients souffrant de RP afin de diagnostiquer et traiter la maladie dès que possible.

 

*La rétinite pigmentaire est une maladie génétique qui implique la dégradation et la perte de cellules photoréceptrices.

**Le glaucome est une maladie dégénérative du nerf optique qui entraîne une perte progressive de la vision commençant tout d'abord en périphérie et progressant graduellement vers le centre.