En Nouvelle-Zélande, un homme de 24 ans vient de perdre la vue après avoir porté durant trois jours consécutifs des lentilles plan cosmétiques, sans connaître les précautions d’usage à respecter. Il a contracté une infection qui a sévèrement endommagé ses deux cornées. Il a subi une greffe à chaque œil, soldée chacune par une réaction de rejet.
Dans ce pays d’Océanie de 4 millions d’habitants, la législation concernant la vente de lentilles plan colorées est identique à celle de la France : n’ayant aucune puissance optique, ces dispositifs ne sont pas considérés comme médicaux et peuvent donc être vendus en dehors du circuit des professionnels de santé, notamment dans des supermarchés ou encore sur Internet.

Ce premier cas de cécité a cependant alerté les pouvoirs publics. Le Ministère de la Santé a hier fait part de son intention de durcir la réglementation sur la vente des lentilles cosmétiques, et rencontrera aujourd’hui des membres de l’Association des Optométristes néozélandais. Selon celle-ci, il est illogique d’encadrer la vente des lentilles correctrices et de ne pas faire de même pour la vente de lentilles plan colorées.

Rappelons qu'en Grande-Bretagne, le Conseil Général de l’Optique, qui gère ce secteur, a clarifié la législation, en décidant que les lentilles de contact plan devaient être vendues sous la surveillance d’un professionnel enregistré au Conseil, à savoir un optométriste ou un opticien. Les Etats-Unis ont quant à eux élaboré un projet de loi en ce sens. En France, les organisations professionnelles souhaitent également que la vente de lentilles cosmétiques obéisse aux mêmes règles que celles des lentilles correctrices. Le Syffoc (Syndicat des Fabricants et Fournisseurs d'Optique de Contact), particulièrement impliqué, demande ainsi à l'Afssaps de classer ces lentilles dans la catégorie des dispositifs médicaux. Dans un communiqué de mai dernier (voir news en relation du 24/05/2006), le syndicat "s'étonnait que l'Afssaps et la Direction Générale de la Santé semblent attendre L'INCIDENT" pour modifier la législation, comme c'est désormais le cas en Nouvelle-Zélande.