Le futur de l'ophtalmologie est déjà à Paris, Nantes et Provins !

Une unité qui allie intelligence artificielle et robotique et prend 100 mesures opto-électroniques de l'oeil en 6 minutes… Eyelib.

C'est la start-up suisse Mikajaki qui a conçu cette station d'analyse ophtalmique entièrement automatique et le groupe d'ingénierie français, Segula Technologies, qui l'a industrialisée.

Assez bluffant, « l'examen complet s'effectue par le patient en quasi-autonomie. Qui plus est, le système a été conçu pour qu'aucun ajustement ne soit nécessaire entre les différentes mesures. Le patient est accompagné par un assistant vocal qui explique chaque mesure durant les 6 minutes d’examen », a confié à acuite.fr Jacky Hochner, co-fondateur de Mikajaki avec l'ophtalmologiste Michael Assouline, un des fondateurs de la clinique de la Vision à Paris.

« Le système a été pensé pour pallier le nombre grandissant de déserts médicaux et soulager les carnets de rendez-vous des ophtalmologistes. Une spécialité dont la pénurie est mondiale », nous a précisé Jacky Hochner.

Comment fonctionne Eyelib ?

La première étape consiste pour le patient à répondre à un questionnaire médical sur une borne située dans le cabinet ou via un smartphone depuis chez lui. Les algorithmes ont intégré 600 symptômes et 120 maladies de l'oeil. Résultat : grâce aux 20 questions posées, un pré-diagnostic est établi. La précision des mesures conduit à une meilleure orientation vers un spécialiste si besoin.

De façon autonome, le patient introduit sa carte vitale et pose ses lunettes sur un frontofocomètre automatique. Après analyse de la morphologie de son visage, de sa taille, le système robotique réalise automatiquement une succession de 100 mesures nécessaires à un examen complet : OCT antérieur, OCT postérieur, rétinopathie, tonométrie, biométrie, aberrométrie, topographie cornéenne… « Des informations médicales de haute qualité qui génèrent un pré-diagnostic exhaustif et l’ensemble des prescriptions avec précision pour lunettes, lentilles, implants cataracte ou pour la chirurgie de la myopie ».

Point fort de cette station d'analyse ophtalmique : une approche pédagogique pour le patient. Ce dernier bénéficie d'un "accompagnant" vocal au fur et à mesure de l'ensemble des mesures. « Cela génère moins de stress tout au long de l'examen », assure Yann Voillot, directeur général de Mikajaki. Les mesures peuvent être prises debout ou assis même sur un fauteuil roulant sans que le porteur ne fasse de mouvement.

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Rapport complet à l'issu de l'examen

« Eyelib analyse une centaine de paramètres objectifs et génère un rapport complet comprenant également une imagerie très détaillée des structures anatomiques et optiques de l'oeil. Ces résultats sont alors combinés aux données subjectives recueillies par le questionnaire pour générer, au moyen de plusieurs algorithmes d'intelligence artificielle, un pré-diagnostic exhaustif », nous a expliqué Jacky Hochner. Grâce à l'ensemble des mesures effectuées, le médecin dispose d'un rapport complet pour établir son diagnostic comprenant la réfraction, les données plus précises pour les lentilles de contact ou encore le calcul d'implants pour la cataracte.

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30 appareils installés en 2022

Avec Eyelib, la start-up entend proposer « une réponse concrète à la pénurie d'ophtalmologistes. Ce dispositif a vocation à compenser différents manques : de praticiens, de temps, d'expertise, de moyens, en offrant des informations médicales de très haute qualité. En outre, il s'inscrit dans une démarche de prévention où les examens sont facturés uniquement à l'acte utile. Ainsi, il ne sera facturé qu'une réfraction pour un renouvellement de lunettes, si aucune pathologie n'est détectée. »

Les 3 premières unités sont opérationnelles dans 3 centres spécialisés à Paris (75), Nantes (44) et Provins (77). Pour 2022, Mikajaki vise l'installation de 30 stations à partir du second semestre en France et à l'international dans des centres ophtalmologiques.