
Adriana Karembeu a été condamnée à payer 60 000 euros de dommages et intérêts aux Opticiens Conseils. L'enseigne avait lancé une procédure contre leur ancienne égérie (entre 2002 et 2008), après la signature de son contrat avec Atol. Les Opticiens Conseils doivent cependant verser au mannequin 20 000 euros de dommages et intérêts pour utilisation non autorisée de son image et ont été déboutés de leur action contre Atol pour « concurrence déloyale ».
Adriana Karembeu n'a pas informé Les Opticiens Conseils de son contrat avec Atol
La Cour d'appel de Versailles a jugé que le préjudice subi par Les Opticiens Conseils était caractérisé par le fait que l'enseigne « n'a pas été en mesure d'adapter le volume et le contenu des documents publicitaires diffusés pour tenir compte de la campagne concurrente d'Atol sur les mois de mai à juillet 2008 ». Adriana Karembeu n'avait pas de clause d'exclusivité avec Les Opticiens Conseils, mais a « accepté de participer à une campagne d'envergure au profit d'Atol qui devait se dérouler pendant les trois derniers mois de son contrat avec le réseau des Opticiens Conseils. Cette situation nouvelle de publicités parallèles et concurrentes était de nature à modifier les conditions dans lesquelles le réseau des Opticiens Conseils déciderait de définir et mener sa dernière campagne ; en s'abstenant de lui communiquer cette information, de nature à avoir une incidence sur l'exécution du contrat en cours, Adriana Karembeu a manqué son obligation de loyauté ». Le juge a chiffré ce préjudice à 60 000 euros. Il n'a pas retenu les arguments des Opticiens Conseils, qui demandaient la reconnaissance d'un préjudice d'image évalué à plus de 600 000 euros, et réclamaient en outre 5 000 euros de dommages et intérêts par magasin et par année depuis 2002.
Les Opticiens Conseils eux aussi condamnés
Le juge a estimé que, contrairement à ce que prétendaient Les Opticiens Conseils, Atol ne s'est pas rendu coupable de « concurrence déloyale » en contractant avec Adriana Karembeu, d'autant plus que les enseignes n'utilisaient pas l'image du mannequin pour véhiculer le même message (Atol l'a fait pour associer sa marque « à une idée positive de beauté, santé et d'achat citoyen », Les Opticiens Conseils pour « promouvoir la commercialisation de deux paires de lunettes pour le prix d'une »). La Cour d'appel a par ailleurs confirmé une partie du premier arrêt rendu en juin 2010 par le TGI de Nanterre, qui a condamné Les Opticiens Conseils à payer 20 000 euros de dommages et intérêts à Adriana Karembeu pour utilisation de son image sur des essuie-lunettes, laquelle n'était pas autorisée par le contrat (celui-ci prévoyait l'utilisation de cette image dans des mailings, mais pas sur des objets utilitaires ayant vocation à servir de support publicitaire).