Mise à jour du 11/12/2018 à 17:22 : Précisions de Muriel Pénicaud

La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a précisé le financement de la revalorisation du Smic au lendemain de l’allocution d’Emmanuel Macron. L’augmentation passera par 2 évolutions : 1re étape, la revalorisation du Smic à 1,8% (ajustée à l’inflation) puis viendra l’augmentation de la prime d’activité de 100 euros, financée par l’Etat. Dans le meilleur des cas, un salarié payé au Smic pourra prétendre à un revenu mensuel net d’environ 1 430 euros en 2019, contre 1 307 à la fin du mois de décembre 2017.

Après 4 samedis de manifestations et de débordements en marge de la mobilisation des « gilets jaunes », Emmanuel Macron a dévoilé, hier lundi 10 décembre, 4 mesures économiques lors d’une allocution enregistrée au palais de l’Elysée. 

Revalorisation du Smic 

Constatant un « état d’urgence économique et social », le président a annoncé la hausse du Smic de 100 euros dès janvier 2019, « sans qu’il en coûte un euro de plus pour l’employeur ».

Les 100 euros de plus (nets) correspondraient à une prime d’activité de 80 euros et une baisse des charges de 20 euros. Actuellement, le Smic mensuel brut est de 1 498,47 euros, soit 1 184,93 net. 

Annulation de la hausse de la CSG 

Pour les retraités touchant moins de 2 000 euros par mois. Jusqu’ici, le seuil de la contribution sociale généralisée (cotisation sur tous les revenus finançant la Sécurité sociale) était de 1 280 euros. 

Une prime de fin d’année exceptionnelle 

Le chef de l’Etat a également demandé à « tous les employeurs qui le peuvent, de verser une prime de fin d’année à leurs employés ». Une prime qui sera exonérée de charges et non imposable. 

Défiscalisation des heures supplémentaires 

Elles seront versées sans « impôts ni charges dès 2019 ». Initialement, elles devaient être désocialisées (plus de charges sociales) en septembre 2019

La mesure réclamée par les « gilets jaunes », l’abrogation de l’Impôt sur la fortune (ISF), a été écartée par le président qui refuse de « revenir en arrière ». Pour rappel, elle a été supprimée au début du quinquennat au profit de l’IFI, l’impôt sur la fortune immobilière. 

8 à 10 milliards d’euros pour l’Etat 

Ces mesures seront présentées mercredi à l’Assemblée nationale par le Premier ministre, Edouard Philippe. Elles représentent un coût de 8 à 10 milliards d’euros pour les finances publiques d’après Olivier Dussopt, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Action et des comptes publics.