La 16e Journée du Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France) a réuni samedi 13 septembre une bonne partie des acteurs de la filière visuelle (notamment la Fnof, le Rof, le Snof, le SNAO) autour de thèmes sensibles : déontologie, télémédecine, coopération interprofessionnelle, publicité, formation...Pour Jean-François Porte, président du Rassemblement des opticiens de France (ROF), cette édition a marqué une évolution positive du dialogue.
« Beaucoup de participants sont venus nous remercier, car le débat s’est tenu dans un climat apaisé, sans tensions entre professions », souligne-t-il. Une dynamique qui, selon lui, doit se prolonger dans les prochains mois, autour de sujets communs à l’ensemble de la filière.
Déontologie, télémédecine et cadre juridique
La déontologie professionnelle a été au cœur des échanges, avec une volonté partagée d’avancer sur des bases communes entre ophtalmologistes, orthoptistes et opticiens.
La télémédecine, et plus précisément la téléconsultation et la téléexpertise, a également suscité de vives discussions. Conformément à la position exprimée il y a quelques mois sur Acuité, Jean-François Porte insiste : « La téléconsultation a un cadre légal. En revanche, certaines solutions actuelles de téléexpertise évoluent en dehors de ce cadre. Tout le monde (Snof, Fnof, Rof, SNAO) s’accorde sur la nécessité de règles claires, notamment en matière de territorialité et de continuité des soins. »
Sur le sujet de la téléexpertise, les autorités sont attendues depuis des mois, voire des années, pour clarifier le cadre légal. À de nombreuses reprises, Acuité a sollicité la Cnam pour qu’elle puisse s’exprimer sur ce sujet, des demandes systématiquement rejetées.

Coopération territoriale et protocoles de soins
La coopération entre professions de santé visuelle est un autre chantier prioritaire. Le ROF plaide pour des protocoles renforcés, notamment dans les EHPAD, auprès des enfants et dans les zones sous-dotées. « Les opticiens sont au plus près des patients. Nous devons être mieux intégrés dans les dispositifs de coopération pour répondre à l’objectif d’un accès aux soins dans un délai de 30 minutes, tel qu’annoncé récemment par le Premier ministre », affirme le président du ROF.
Publicité et formation : des enjeux en devenir
La question de l'interdiction de la publicité, évoquée brièvement, figure aussi parmi les chantiers à ouvrir. « Ce sera un sujet de déontologie à part entière, qu’il faudra traiter avec sérieux », estime Jean-François Porte.
Concernant la formation, il a rappelé la volonté du ROF de faire évoluer le cursus et les compétences, dans un contexte politique instable : « Nous changeons trop souvent d’interlocuteurs au niveau ministériel, mais il faut continuer à préparer l’avenir de la profession. »
Sur ce sujet également, les autorités sont attendues depuis des années pour moderniser le diplôme d'opticien-lunetier.
PLFSS 2026 : incertitudes et vigilance
Alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 approche, le brouillard demeure. « Nous avons très peu de visibilité. Le gouvernement doit être recomposé, et aujourd’hui rien n’est clair. Pour l’instant, il n’y a pas de risque de dégradation pour l’optique, mais des amendements peuvent surgir, et d'autres textes réglementaires concernant l'optique pourraient être publiés. Nous restons donc attentifs et travaillons à des propositions », prévient le président du ROF.
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