Les sénateurs ont finalement décidé de se ranger du côté du Gouvernement... et des ophtalmologistes. Ils ont supprimé, en séance publique du 30 juin, l’article 11 quater C du projet de loi Macron, réintroduit par la Commission spéciale du Sénat et visant à revenir sur l’obligation d’ordonnance pour les plus de 16 ans. Le texte actuel, conforme à la version soutenue par Manuel Valls à l’Assemblée nationale, a ainsi de fortes chances d’être définitivement adopté tel quel.
L’ordonnance resterait donc obligatoire pour la délivrance de verres correcteurs aux plus jeunes mais aussi aux plus de 16 ans, comme le prévoit la loi Hamon. L'avenir nous dira si cette disposition aura été raisonnable ou déraisonnable au regard de la démographie médicale. Rappelons que cette mesure n’est toutefois pas encore en vigueur, la profession restant en attente de la publication du décret d’application.
-"y a trop d'opticiens et y gagnent trop de pognon sur notre dos"
- Lobbying des ophtalmos
- Incompétence des politiques parce pas d'analyse sérieuse du dossier global de la santé visuelle avant décision.
- ET SURTOUT MANQUE DE REACTION COORDONNEE et AFFIRMEE DE LA PROFESSION D'OPTICIEN.
Sinon suis d'accord avec vos commentaires....
Continuez comme ca et vous n'en aurez plus.
Pour ne pas brider les sites internet et leur grand parrain Marc Simoncini, tous si importants aux yeux de Benoit Hamon, cela se résumera-t-il par une petite case à cocher genre "reconnaissez vous avoir une ordonnance en cours de validité?".
Sur un plan moral, alors que tout un chacun peut librement acheter des lunettes prémontées sans contrôle et en dehors de tout circuit préventif, avec le soutien, total des milieux officiels médicaux et législatifs, créant réellement un déficit de contrôle et de prévention, c'est un déni de responsabilité des amétropes, et des opticiens qui seraient amenés à les recevoir. Sous cet angle c'est une décision méprisante et insultante.
Sur un plan pratique, laisser sans équipement une personne en besoin d'urgence, alors que dans certaines régions il n'est possible d'avoir de rendez vous que sous 3 à 12 mois, et que le rendez vous en urgence risque parfois d'être réduit à la simple prescription des lunettes par manque de temps, sans réelle prévention, est incompréhensible et ouvre les portes à des stratégies de contournement.
Affirmer que l'autorisation de vente sans prescription est la voie ouverte à une catastrophe sanitaire relève de l'ignorance concernant les 70 années passées ou de la mauvaise foi.
Considérer que l'achat de lunettes par des touristes se résume aux cas d'urgence suite à la perte ou au bris des lunettes est également faire preuve d'une totale ignorance de la réalité. L'achat de lunettes, particulièrement équipées de verres progressifs, est réalisée par des touristes dans une démarche totalement programmée, la réputation des équipements réalisés en France étant pour certains étrangers une motivation à s'équiper lors de leurs vacances. La commande est alors passée en début de séjour afin de pouvoir prendre possession de l'équipement avant le départ.
Lorsque j'étais à Paris, il était fréquent de rencontrer ce cas et j'ai en mémoire nombre d'américains qui revenaient régulièrement en vacances en France et dont l'achat de lunettes était l'une des activités programmée du séjour. Pour ce qui est des frontaliers, étant actuellement dans ce cas, je constate que si les Allemands résidant ou travaillant en France font souvent leurs achats en Allemagne, la réciproque est vraie, et des français, dépendant de couvertures sociales allemandes se font équiper de notre côté de la frontière, lorsque l'ophtalmologiste allemand refuse de leur fournir une prescription de lunettes, jugeant que ce n'est pas son travail (cas réel et récent) comment devrons nous faire face ? En conseillant de traverser le pont pour se faire équiper chez notre confère germanique ? Je suppose que la situation est similaire pour d'autres zones frontalières.
Encore une fois le corporatisme myope, soutenu par l'ignorance des politiques concernant la réalité des choses, et le refus de prendre avec un réel sérieux les problèmes et leurs éventuelles solutions mènent à une loi ubuesque.
Mais pour ce qui est de l'interprétation sémantique de la loi Hamon qui oblige l'Opticien à s'assurer de l'existence d'une prescription en cours de validité, ne peut on considérer que l'obligation s’arrête à ce stade ? De ce fait, cette question ayant été posée au client, en cas de réponse négative, l'opticien est il en faute s'il fournit ?
Pour terminer sur une note d'humour, je suggère, afin d'améliorer le dépistage du mélanome, dont on connait la fréquence et le caractère hautement létal, de ne plus autoriser la vente de vêtement sans une prescription médicale en cours de validité, d'autres domaines pourraient également ressortir de cette obligation.
sommes-nous encore un pays libre?
...de moins en moins!!