Les relations entre Santéclair et les chirurgiens-dentistes sont décidément tumultueuses. Après le conflit opposant la plateforme de services à la Fédération des Syndicats Dentaires Libéraux (FSDL) et la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD), c’est au tour de l’UJCD-Union dentaire de monter au créneau. Le syndicat s’attaque frontalement au problème « des réseaux dits de soins, dont l’existence présente un danger majeur pour l’ensemble des professions de santé ». Estimant que les activités et pratiques de Santéclair ne sont pas licites, l’UJCD demande à la justice de constater la nullité de cette société, d’ordonner sa dissolution et d’interdire la poursuite de toute activité en marge de la loi.

« C’est un dossier d’une exceptionnelle complexité et aussi d’une rare opacité tant les actionnaires de Santéclair, qui appartiennent aux différentes familles de complémentaires, ont cherché à rendre difficile la compréhension des activités effectives de leur société anonyme », explique Philippe Denoyelle, président de l’UJCD-Union dentaire. Et d’ajouter : « au terme d’une analyse approfondie, fruit d’un travail de longue haleine, nous avons mis en lumière le schéma de relations de Santéclair et nous avons acquis la conviction qu’il faut rompre avec les demi-mesures. C’est pour cela que nous introduisons à son encontre une action en annulation ».

« L'action juridique contre Santéclair concerne l'ensemble des professions médicales »

Le président de l’UJCD-Union dentaire explique également que « les chirurgiens-dentistes sont en première ligne parce qu'ils jouent traditionnellement le rôle de boucs émissaires en matière d’accès aux soins et de conditions de prise en charge, et parce que notre profession est victime d’une confusion voulue entre profession médicale et activité commerciale ». Mais pour lui, « toutes les professions de santé doivent être concernées par ces réseaux dont il appartiendra au juge de sanctionner leurs pratiques à tout le moins critiquables, les médecins en ont désormais pleinement conscience. L'action juridique que nous menons aujourd'hui contre Santéclair concerne l'ensemble des professions médicales », ajoute-t-il.

Par cette assignation, l'UJCD entend défendre la profession : « non en s'en prenant aux consœurs et confrères, mais en s'attaquant à la source en mettant directement en cause l'existence même de la société commerciale qui prétend - mais à son seul profit - animer un réseau de soins ».