Dans son numéro de mars du Libéral Dentaire, la Fédération des Syndicats Dentaires Libéraux (FSDL) annonce avoir reçu une assignation en justice déposée par la société Santéclair, qui s’estime « victime d’une campagne concertée de boycott à l’égard de son réseau ». Selon l’organisation professionnelle, la plateforme de services réclame la somme de 100 000€.

« Pas une journée sans qu’une consœur ou un confrère ne nous appelle, désemparé(e) par le détournement illicite de l’un de ses patients via une plate-forme d’un réseau de soins », explique la FSDL qui « a entamé une démarche d’informations préventives sur les obligations objectives issues du code de déontologie ». Par ailleurs, elle invite ses « confrères, victimes de détournements de patients dans des conditions faisant apparaître une violation du code de déontologie, à déposer une plainte auprès de leur Conseil de l’Ordre départemental. C’est tout notre exercice libéral qui disparaîtrait si nous ne pouvions plus préserver la relation de confiance réciproque établie entre nos patients et nous-mêmes », insiste-t-elle.

De son côté, Santéclair estime que « la campagne de boycott de la FSDL entrave ainsi considérablement [son] activité économique ». Dans une partie de l'assignation publiée par le syndicat, elle explique faire « face à un nombre croissant d’appels de chirurgiens-dentistes, d’assurés, ainsi que d’agents d’assurances extrêmement préoccupés par cette campagne de dénigrement orchestrée à son encontre, au profit de ses concurrents ». En l’espace de quelques mois, la plateforme compte « plus de 21 résiliations de leur contrat par des chirurgiens-dentistes partenaires sur 35 implantologues. A ce jour Santéclair ne peut plus proposer à ses bénéficiaires de praticiens dans des grandes villes comme Nice, Lyon, Toulouse,  Bordeaux, Grenoble ce qui constitue une très grande faiblesse du réseau implantologie et une menace pour sa pérennité ».

La FSDL « dénonce méthodiquement et avec véhémence les pratiques illégales de certaines plates-formes téléphoniques qui fournissent des listes de « chirurgiens-dentistes partenaires » sans que le patient n’en fasse la demande. Ces sociétés commerciales, à but hautement lucratif, ne sont soumises qu’au Code du commerce, et s’autorisent beaucoup de liberté avec l’éthique médicale », argumente la Fédération qui estime qu’ « il est donc du devoir des instances syndicales et ordinales de rappeler à chacune et à chacun d’entre nous nos obligations afin de préserver notre éthique et le respect de nos patients qui ne sont pas que des « usagers » comme voudraient nous le faire croire certains financiers ».

Enfin, le groupement syndicaliste rappelle qu’ « en 2009, notre Conseil National de l’Ordre a fait l’objet d’une condamnation de 100 000€ par l’autorité de la concurrence pour avoir mis en garde les confrères vis à vis de Santéclair. Il appartient aux juridictions disciplinaires de statuer et la FSDL s’estime dans son rôle de syndicat de défendre un point de vue qui intéresse la profession ».