Comme nous vous l'avions expliqué dans notre News du 21 février dernier, l'UFC Que Choisir a remis en cause l'efficacité des traitements contre la lumière bleue. L'association de consommateurs a déclenché une polémique qui n'a pas lieu d'être. On vous explique pourquoi…

Quelles sont les sources de la lumière bleue ?

La lumière bleue est omniprésente. A l'extérieur, elle est émise par le soleil, principale source d'émission de lumière. L'évolution de nos modes de vie et de nos comportements nous expose également à la lumière bleue en intérieur (écrans, ampoules LED blanc froid dans les éclairages domestiques…), à de faibles niveaux lumineux, mais de façon prolongée et de plus en plus tôt.

Les chiffres l'attestent : on reçoit 100 à 200 fois plus de lumière en extérieur que dans une pièce sans fenêtre avec un éclairage artificiel*. Néanmoins, cet écart se réduit rapidement dès que l'on considère les intérieurs avec fenêtre.

« La lumière bleue n'induit pas de toxicité aiguë (inflammation, ndlr), dans des conditions usuelles d’exposition à la lumière, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur, mais le risque cumulé sur toute une vie n'est aujourd’hui pas pris en compte dans les normes », a confié à acuite.fr Coralie Barrau, ingénieure de recherche en optique et photobiologie chez Essilor.

La lumière bleu-violet induit du stress oxydant

Plusieurs études épidémiologiques ont également mis en exergue que la lumière bleue est un des facteurs de risque identifié de la Dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA)**.

Depuis près de 10 ans, Essilor et l'équipe du Pr. Sahel et du Dr. Picaud de l'Institut de la Vision étudient le rôle de la lumière dans l'accélération du vieillissement de la rétine, sur des modèles in vitro en mimant les éclairements rétiniens solaires.

Les premiers résultats ont été publiés en 2013 dans la revue scientifique PlosOne, identifiant la bande 415 - 455 nm comme la plus nocive. La poursuite des travaux conjoints de recherche a fait l'objet d'un nouvel article en 2018 dans le journal scientifique Cell Death and Disease. Il confirme que la lumière bleu-violet jusqu’à 455 nm favorise le vieillissement de la rétine externe. « Elle favorise l'accumulation du stress oxydant et diminue les dépenses antioxydantes des cellules de la rétine », nous a expliqué Coralie Barrau.

A contrario, la lumière bleu-turquoise, située autour de 480 nm est essentielle à l’organisme car elle est le principal synchroniseur de nos biorythmes (cycles veille/sommeil…).

« En la matière, nous appliquons le principe de précaution et pensons que notre responsabilité est de développer des solutions de tous les jours qui contribuent à la protection des yeux, sans compromis visuel ni perturbation de nos biorythmes », précise l'ingénieure.

« La vidéo est biaisée »

Par ailleurs, nous avons souhaité connaître la position de Novacel par rapport à la vidéo publiée par l'UFC Que choisir dans sa newsletter : « dans la vidéo, notre laser de démonstration utilisé par l'opticien est calibré à 405 – 410 nm. Dans ses propres tests, l'UFC Que choisir reprend la démonstration sans préciser la longueur d'onde de leur laser. S'agit-il d'un bleu nocif ? On ne le sait pas. La vidéo est biaisée. Elle n'aborde pas non plus l'efficacité de filtration du monomère qui coupe à 420 nm tel que le présente notre propre opticien dans sa vidéo », nous a fait savoir Jenkiz Saillet, directeur général de Novacel.

*Behar-Cohen et al., 2011, PRER

**Méta-analyse de Sui et al., 2012 - Fletcher et al., Arch Ophthalmol 2008 - Cruickshanks, Klein et al, 2001 - Arch Ophthalmol - Mitchell et al., Ophthalmology, 1998 - Taylor et al., Arch Ophthalmol, 1992 - Young, J Natl Med Assoc, 1992