À moins d’un mois du premier tour, le Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France) dévoile ses propositions pour optimiser davantage l’accès aux soins visuels.
S’appuyant sur une étude* menée par l’Ipsos, le Snof pose plusieurs constats.
57% des Français sont préoccupés par leur santé visuelle et 3/4 des répondants déclarent porter des équipements correcteurs. Les patients s’adressent en priorité à leur ophtalmologiste (72%), qui reste au centre du dispositif de suivi des patients (15% à l’opticien et 3% à l’orthoptiste). Ils sont 59% à estimer à moins d’un mois le délai d’attente normal pour un rendez-vous sans urgence et 40% sont prêts à attendre plus. Par ailleurs, l’étude constate que plus de 2/3 des équipements optiques datent de moins de 2 ans. Selon la Snof, les délais de rendez-vous plus importants dans les zones sous-dotées en ophtalmologistes ne semblent pas se répercuter négativement sur l’accès aux équipements optiques. Le problème essentiel dans ces zones est celui de la prise en charge des patients ayant des pathologies oculaires, lesquelles sont plus fréquentes et souvent plus évoluées que dans les zones les plus urbanisées.
Les demandes aux candidats à l’élection présidentielle
Afin d’atteindre son objectif de #ZéroDélaiPartout tout en sécurisant le parcours de soins visuels, le Snof a formulé quatre demandes aux candidats :
- Encourager le travail aidé en équipe pluriprofessionnelle (orthoptistes, assistants médicaux autour de l’ophtalmologiste et sous sa supervision).
- Soutenir la mise en place d’un plan de déploiement de sites principaux et secondaires en ophtalmologie libérale dans les zones sous-dotées, avec des mesures conventionnelles incitatives et pérennes.
- Augmenter le nombre d’internes en ophtalmologie jusqu’à 200 postes / an pour faire face aux besoins médicaux réels à venir et ainsi se donner les moyens de faire face aux déserts médicaux.
- Favoriser une action résolue pour accroître autant que nécessaire les stages d’internes en libéral (phase d’approfondissement et docteur junior) pour contribuer à une meilleure répartition territoriale et une installation rapide des nouveaux ophtalmologistes.
« La France est confrontée depuis près de 20 ans à une pénurie d’ophtalmologistes, initialement provoquée par une politique trop restrictive en matière de numerus clausus, puis renforcée au fil des ans par l’effet du vieillissement de la population qui place les maladies de l’œil parmi les pathologies connaissant la plus forte progression dans notre pays. Il est primordial que les candidats déclarés à l’élection présidentielle s’emparent de ces sujets, qui comme l’étude le montre, préoccupent les Français », souligne Le Dr Thierry Bour, président du Snof.
*étude réalisée en ligne du 11 au 12 février 2022 auprès d’un panel de 2 000 répondants âgés de 16 à 75 ans représentatif de la population française selon la méthode des quotas.
