En août 2020, le lunetier L’Amy à Hauts de Bienne (Morez) dans le Jura est victime d’un cambriolage exceptionnel. 71 338 montures ont été volées, pour une valeur d’environ 3,6 millions d’euros, un montant bien supérieur aux premières estimations de l'époque. Nos confrères du Parisien ont annoncé hier qu’une femme avait été perquisitionnée à son domicile à Versailles début juin, soupçonnée d’avoir participé à ce vol. Contrairement à ce qui est écrit dans l’article du Parisien, ce n’est pas un opticien qui a été la victime, mais bien un lunetier, L’Amy. Acuite.fr a contacté son président, Dominique Alba, qui nous l’a confirmé : « le larcin a eu lieu pendant les congés d’été, nous avons découvert le préjudice le lundi 17 août au matin. Nous avions constaté avec les gendarmes que les malfrats s’étaient servis dans des stocks très divers, sans privilégier les marques prestigieuses : des montures premiers prix, mais aussi des prototypes, des échantillons…ainsi que des McLaren et des Henri Jullien. Nous avions été très surpris de leur choix et de leur mode opératoire, qui nécessite une importante organisation logistique : jamais nous n’avons retrouvé ces lunettes sur le marché européen, et pourtant, 70 000 paires de lunettes, ce n’est pas si simple à écouler ! »

 

Trois suspects identifiés, une femme interpellée

En août 2020, les malfrats auraient pénétré par l’arrière du bâtiment en sabotant les systèmes de sécurité. Bien conditionnées, les 70 000 paires de lunettes peuvent tenir dans une grosse camionnette. Grâce à l’étude des bornages téléphoniques, l’enquête de la gendarmerie a mené à 4 lignes différentes d’origines roumaines et espagnoles. Trois suspects sont alors identifiés comme étant logés à Versailles. L’ensemble des indices permettent une perquisition au domicile le 7 juin dernier, mais seule une femme d’origine roumaine est alors présente, avec une vingtaine de paires de lunettes en sa possession, des montures qui pourraient provenir du Jura. La femme de 43 ans, dont le casier judiciaire est vierge, est alors placée en garde à vue, et sera mise en examen à Lons-le-Saunier le 9 juin avant d'être remise en liberté sous contrôle judiciaire. L’enquête se poursuit par la gendarmerie de Besançon pour remonter une filière visiblement bien organisée.