La téléconsultation est un service dont l'intérêt est reconnu par tout le monde mais dont personne ne s'accorde sur les contours. En témoigne l'initiative récente d'Afflelou de développer les cabines de téléconsultation, ce qui a immédiatement fait réagir le Snof, hostile à la généralisation de ce service sans cadre juridique ambitieux.

 

Le baromètre annuel Gallileo Business Consulting* donne plusieurs informations sur l'utilisation de la téléconsultation en ophtalmologie :

Près de 2 français interrogés sur 3 trouvent intéressant (41%) ou très intéressant (22%) de pouvoir bénéficier d’une consultation virtuelle à distance avec un ophtalmologiste depuis une cabine installée chez un opticien.

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En revanche si le choix leur est donné entre une consultation physique et une virtuelle, ils restent 1 sur 3 à choisir la téléconsultation depuis une télécabine installée chez un opticien pour réaliser un examen de vue.

 

La téléconsultation ne serait pas une réponse aux déserts médicaux

L’étude indique également que l’intérêt pour ce service décroit avec l’âge : parmi les très intéressés ( 22%), les – de 44 ans sont surreprésentés ( 28%) et les + 65 ans sont sous représentés ( 9% de très intéressés). Autrement dit, pour le moment, c'est la population jeune maitrisant les outils numériques et habituée aux visioconférences qui utilise le plus les consultations virtuelles.

Maher Kassab, président directeur général de Gallileo Business Consulting, donne son analyse : « L’intérêt pour la téléconsultation réside surtout dans sa praticité, c'est une opportunité pour gagner du temps et avoir ses lunettes plus rapidement. Le fait qu’il y ait des déserts médicaux et de longs temps d’attentes pour obtenir un rendez-vous chez l’ophtalmologiste arrive au second plan. Ce service mettra du temps à convaincre ceux qui pourraient en avoir le plus besoin, c’est-à-dire les seniors isolés, qui sont plus intéressés et habitués à la relation directe avec leur ophtalmologiste. »

 

Les zones rurales ont peu recours aux téléconsultations

Cette analyse rejoint celle publiée en septembre par le Quotidien du Médecin, qui donne une approche territoriale du recours à la téléconsultation (tous types de spécialisations médicales confondues).

Les départements ayant enregistré le plus de téléconsultations sont aussi parmi les plus densément peuplées et où le temps d’attente pour avoir un rendez-vous médical est le plus court, comme l’Île-de-France, le Bas-Rhin, les Hauts-de-Seine, le Val-de-Marne, les Alpes-Maritimes, les Yvelines, le Val-d’Oise, le Rhône, l’Hérault, les Bouches-du-Rhône...des zones au PIB et à la densité démographique élevés.

 

A l’inverse, les départements considérés comme des déserts médicaux sont ceux dont la population téléconsulte le moins, comme l’Aisne, l’Ariège, l’Orne, le Lot, l’Yonne ou l’Aveyron.

Dans la Creuse, l'un des départements avec la population la plus âgées de France, seul 2,29% de la population a réalisé au moins une téléconsultation l’an dernier, contre 16% à Paris.

 

 

**Enquête réalisée auprès de 5000 porteurs de lunettes interrogés en juin/juillet 2022 et ayant réalisé un achat de lunettes entre juillet 2021 et juin 2022.