Marine Lorphelin, Miss France 2013, est aujourd’hui médecin généraliste et créatrice de contenus santé. Elle est une personnalité médiatique engagée qui souhaite vulgariser la médecine. En tant que myope et médecin, elle s'est résolument impliquée dans la campagne nationale d’information et de dépistage de la myopie.

 

Acuite : Quelles sont les raisons de votre engagement en faveur du dépistage de la myopie ?

Marine Lorphelin : Je me suis engagée dans cette campagne avant tout pour donner de la visibilité à ce sujet de santé publique essentiel. Avec les changements de mode de vie, le temps passé devant les écrans, le risque d'être myope est important ! Or on peut agir en prévention pour retarder l'apparition des troubles et éviter les complications. Je souhaite faire passer des messages concrets au plus grand nombre pour prévenir cette pathologie parce qu'il y a un véritable manque d'information auprès du grand public.

 

AC : Vous êtes vous-même myope : à quelles contraintes avez-vous été confrontée au cours de votre vie ?

ML : A l'époque, mes parents n'avaient pas eu d'informations aussi précises sur la myopie et sur les moyens à mettre en place au quotidien. On faisait 1h de route pour aller consulter et l'ophtalmo manquait de temps pour nous expliquer tout ça... puis à l'adolescence les lunettes devenaient difficiles à supporter car je faisais beaucoup de sport. J'aurai aimé avoir une solution correctrice adaptée à mes activités, comme l'orthokératologie !

 

AC : Quel rôle peuvent marine_lorphelin_engagee_contre_la_myopie.pngjouer les médecins généralistes dans la prévention de la myopie ?

ML : Un rôle important. Ils participent au dépistage des troubles visuels aux différentes étapes de la croissance chez l'enfant mais ils peuvent aussi faire passer des messages de vigilance aux parents ; un enfant qui se plaint d'une fatigue en fin de journée, de maux de tête, qui se gratte les yeux, qui s'installe trop près de l'écran, qui a des difficultés scolaires... cet enfant doit consulter pour contrôler sa vue ! On leur donne aussi les réflexes de prévention : moins d'écrans, plus de temps à l'extérieur, éclairage suffisant pour la lecture et les devoirs etc.

 

AC : Quels messages et quels conseils pour inciter les patients à faire contrôler leur vision régulièrement ?

ML : La vision évolue au cours de la vie, depuis l'enfance jusqu'aux âges les plus avancés. Alors ce n'est pas parce que tout va bien à un moment qu'il ne faut jamais vérifier ! Dépister c'est pouvoir corriger, améliorer la vue et donc la qualité de vie. Mais c'est aussi prévenir les complications à long terme, mais les gens ne sont pas vraiment conscients des enjeux. Chez l'enfant, adopter les bons réflexes et avoir une solution pour corriger la myopie permet de ralentir son aggravation.

 

AC : Comment accompagner au mieux les patients myopes dans le choix des dispositifs de correction optique les plus adaptés à leur mode de vie ?

ML : En prenant le temps avec chaque patient de comprendre son rythme de vie et ses activités quotidienne, que ce soit la vie professionnelle ou les loisirs. Les équipements optiques sont très divers et peuvent répondre à tous les besoins : cela peut passer par des verres qui freinent la myopie chez l'enfant, les lentilles ou les lunettes de sport pour ceux qui font de l'exercice, des lunettes de protection dans certains métiers...Chacun a son rôle à jouer dans la diffusion des informations. Les médecins doivent être formés aux nouvelles techniques afin de pouvoir en discuter avec les patients en prenant en compte leurs contraintes et leurs souhaits dans le but unique d'améliorer leur santé visuelle.