Depuis lundi 4 janvier, journée mondiale du braille, les livres édités en braille passent de 120 euros à 30 euros pour les plus gros ouvrages, et passent de 60 euros à 11 euros pour les plus courts, soit le même prix que les éditions classiques. Le principal éditeur français, le Centre de transcription et d’édition du braille (CTEB), a décidé de mettre la main à la poche pour rendre plus accessible les livres qu’il édite.
Multiplier les activité pour financer l'édition
« C’est un gros défi pour réparer cette injustice », raconte Adeline Coursant, directrice du centre. « Un livre en braille coûte en moyenne 700 euros pour être édité et imprimé, et nous devons multiplier les activités pour pouvoir les financer, comme de la transcription en braille de magazines, de relevés bancaires, de menus de restaurants, d’indications dans les musées…Grâce à une gestion financière saine et pas mal d’acharnement, en 2 ans nous avons pu mettre de côté 100 000 euros à l’origine destiné au renouvellement de l’équipement du centre, aux formations de notre équipe, à l’agrandissement des locaux. Nous avons décidé d’utiliser cet argent pour rendre plus accessible les livres en braille et diminuer considérablement leur prix d’achat ».
De l'érotisme aux recettes de cuisine
Le centre suit l’actualité littéraire et édite tout type de genres, de l’érotisme aux recettes de cuisine en passant par les guides de développement personnel ou la lecture jeunesse avec des illustrations en relief. Au total, plus de 2 000 livres différents sont édités.
« Le prix élevé des livres en braille est un véritable frein à la lecture pour les déficients visuels, les braillistes ont tendance à se diriger plutôt vers les médiathèques », explique Adeline. « Les enveloppes budgétaires sont aujourd’hui souvent consacrées au développement des outils numériques et de l’audio au détriment du livre ».
Ce financement porté à bout de bras par le CTEB ne permettra de proposer ces prix bas pendant 2 ans seulement, au mieux. Le centre espère attirer l'attention des pouvoirs publics et des mécènes pour prolonger cette initiative.
Selon le CTEB, il y a aujourd’hui entre 15 000 et 25 000 braillistes (qui lisent le braille) en France.