Nous avons sollicité plusieurs réseaux de soins concernant l'idée véhiculée par la Mutualité Française d'un remboursement optique tous les 3 ans au lieu de 2 ans. Seul Santéclair a répondu à nos questions.
Christian Acknin, directeur général de Santéclair : « Je ne trouve pas l'idée choquante. Dès 2002, nous étions favorables au passage d'un délai de remboursement optique de 2 ans au lieu de 1, une mesure que nous avons contribué à mettre en place. Chez Santéclair aujourd'hui, nous constatons un taux de renouvellement moyen tous les 2 ans en optique, et 4 ans en audio. Une étude Gallileo avance le chiffre de 2,7 ans en moyenne, en 2022. Cela reste des moyennes, et les porteurs qui considèrent que c'est un droit d'avoir un renouvellement tous les 2 ans et qui se précipitent dans un magasin d'optique pour cette raison, c'est rare. »
« Les marchés de l'optique et surtout de l'audio ont considérablement cru depuis le 100% Santé, pesant respectivement 8 et 2 milliards d'euros en 2024. Les Ocam, principaux financeurs de ces marchés, ne peuvent pas indéfiniment augmenter les cotisations de leurs assurés, année après année. Il leur faut maitriser les coûts, qui peuvent être significatifs en optique et en audio, notamment dans les contrats collectifs. Aujourd’hui, les contrats de santé entrent dans une nouvelle ère. »
« Les assureurs sont des acteurs qui jouent un rôle sociétal primordial, que ce soit dans le remboursement des biens et services de santé ou que ce soit dans les actions de prévention. Ils participent à hauteur de 34 milliards d'euros de financement, dans un contexte où il y a des transferts de charges de l'AMO à l'AMC qui s'opèrent en milliards d'euros, et qui viennent affecter les comptes de manière significative, que les assureurs doivent intégrer et absorber.
La santé n'est pas un bien de consommation comme un autre, il faut proposer à la fois un marché aux prix encadrés pour faciliter l'accès aux soins, mais aussi un marché libre. »
« Cependant, à l'heure qu'il est, faire passer le délai de prise en charge à 3 ans aura un effet sur les finances des mutuelles qui reste à chiffrer et déterminer. Ce qu'il faut naturellement maintenir à tout prix, ce sont les cas dérogatoires, en cas d'évolution de l'acuité visuelle par exemple, notamment dans le cas du suivi de la myopie chez les enfants ».
L’Etat va fixer les prix de l’optique, de l’audio et du dentaire avec 3 niveaux de prise en charge (« RAC 0 », « RAC 0 maîtrisé » et marché libre), puis viendra réglementer davantage les contrats des complémentaires santé et en définir les prix. En réalité, on assiste à la mise en place d’un deuxième étage de la Sécurité sociale
Et toujours aucune avancée sur la traçabilité ou des outils modernes comme la blockchain. C’est plus facile de rogner les droits que de remettre à plat les vrais enjeux du système.
Depuis toujours je milite pour le non remboursement total ....le marché irait beaucoup mieux si la lunette devenait un achat plaisir ... comme les chaussures les fringues ou les telephones!
L'optique? Faites moi rire.
"le délai de prise en charge à 3 ans aura un effet sur les finances des mutuelles qui reste à chiffrer et déterminer"
Bref on annonce un truc dont on ne connait pas les effets
"les porteurs qui considèrent que c'est un droit d'avoir un renouvellement tous les 2 ans et qui se précipitent dans un magasin d'optique pour cette raison, c'est rare."
Donc passer à trois ans ne sert à rien.