En novembre dernier, lors de l’examen au Sénat et à l’Assemblée Nationale de la loi de financement de la Sécurité Sociale, l’Unocam (Union nationale des organismes complémentaires d’assurance maladie) avait fait part de son mécontentement vis-à-vis de l’amendement autorisant le renouvellement des lunettes par les opticiens. Cette instance, qui représente les assurances santé, les mutuelles et les institutions de prévoyance regrettait notamment que "le point de vue des organismes complémentaires, principaux financeurs des dépenses d’optique, n’ait pas été entendu".

Quelques jours après la publication des décrets permettant la mise en œuvre de la délégation de tâches, les complémentaires santé se satisfont désormais de cette avancée. "Conformément à nos souhaits, la Haute Autorité de Santé va finalement être saisie par le Ministère de la Santé afin d’émettre des recommandations sur divers aspects de cette réforme, comme le suivi du client. Son avis est uniquement consultatif mais pourra servir de base lors d’éventuels contentieux, par exemple entre des professionnels de santé et les porteurs" nous a indiqué une source proche du dossier de l'Unocam.

Les complémentaires espèrent que les autorités de la santé évalueront dès que possible l’impact de cette réforme sur l’accès aux soins ophtalmologiques et sur les différents protagonistes de la filière visuelle.
"En ce qui nous concerne, il y aura un surcoût évident. Selon la Cnam, les plus de 16 ans renouvellent en moyenne leurs lunettes tous les 34 mois. Avec une hypothèse faible d’une augmentation de cette fréquence de renouvellement de 5%, les complémentaires devront débourser entre 70 et 82 millions d’euros supplémentaires par an" nous a déclaré notre interlocuteur. Pour financer cette hausse des dépenses, les organismes vont notamment essayer de diminuer les frais de gestion, en encourageant la transmission en EDI, moins onéreuse que la transmission papier. Pour limiter le surcoût, ils comptent également vérifier systématiquement que le renouvellement des lunettes se situe bien dans le cadre fixé par la réforme.