Dans un communiqué transmis à notre rédaction, le Snof (Syndicat National des Ophtalmologistes de France) déclare "prendre acte de la publication au Journal Officiel des décrets d’application de la loi adoptée par le Parlement en novembre dernier", qui autorise les opticiens à renouveler sans ordonnance, dans certaines conditions, les lunettes des porteurs de moins de 16 ans.
Si le Snof "espère que ces mesures faciliteront pour les assurés sociaux le renouvellement chez leur opticien sans hypothéquer leur santé visuelle et oculaire", il rappelle qu’elles ne sont "valables que dans des limites bien définies afin de ne pas risquer le moindre défaut de prise en charge". Il déclare qu’elles ne doivent pas être "le prétexte à des ventes abusives" ni "avoir pour effet de retarder la prise en charge médicale des patients présentant une baisse de vision".

Le syndicat précise ainsi que l’ordonnance reste obligatoire, qu’elle doit dater de moins de 3 ans et que le prescripteur reste libre de restreindre sa durée de validité, voire de s’opposer au renouvellement. Il souligne que "c’est aussi à l’ophtalmologiste de décider, par sa prescription médicale, à quel moment le patient qui approche de la presbytie doit en porter la correction spécifique" et que cette "nouvelle possibilité ne concerne pas les lentilles de contact".
Les Ophtalmologistes de France avertiront leurs patients des différentes obligations de l’opticien : information du prescripteur, inscription sur l’ordonnance de la date et la nature des verres délivrés, identification par le port d’un badge, et interdiction de communiquer sur sa capacité à contrôler la correction optique.

Le Snof estime toutefois que cette réforme "évitera les consultations redondantes" mais ne "suffira pas à limiter pour les usagers les effets pervers de la pénurie de médecins spécialistes" qui, en l’absence d’augmentation du nombre de postes pour la spécialité, "continuera inexorablement de s’aggraver".