En novembre dernier, le Snof (Syndicat National des Ophtalmologistes de France) a réalisé en partenariat avec l'institut Vivega une enquête auprès d'un échantillon représentatif de 534 médecins français, pour évaluer leur perception du rôle de leurs confrères ophtalmologistes et recueillir leurs suggestions pour un meilleur accès à la santé visuelle.
Selon les résultats de cette enquête, l'ophtalmologiste reste sans surprise le référent pour tous les problèmes de vue : pour 89% des médecins, il est "le" professionnel de santé à consulter en priorité pour des problèmes de vue. Seuls 7% estiment qu'il peut être dans ce cas remplacé par le médecin traitant, et 4% par l'opticien. Pour une large majorité des sondés (72%), l'ophtalmologiste doit rester également le prescripteur des verres correcteurs. Ils sont cependant 21% à juger que l'opticien pourrait se charger de cette prescription, l'orthoptiste n'étant jugé ici compétent que par 7% des sondés.
Une très large majorité des médecins estime également que l'ophtalmologie doit rester une profession strictement médicale : pour 85%, l'ophtalmologiste ne doit pas pouvoir vendre de lunettes. 5% estiment qu'il devrait pouvoir le faire et 10% n'ont pas d'opinion.

Cette enquête révèle en outre une mauvaise information des médecins sur les modalités du renouvellement des lunettes par les opticiens, mis en oeuvre 8 mois avant le sondage : 75% des praticiens interrogés pensent en effet qu'une prescription de lunettes par un ophtalmologiste n'est valable qu'un an. Seuls 17% d'entre eux ont donné la bonne réponse (3 ans).
Enfin, pour développer le dépistage et la prévention des pathologies de l'oeil, plus de la moitié (55%) des praticiens interrogés déclarent qu'il faut en priorité "attirer plus de médecins vers l'ophtalmologie". Autres moyens avancés : faciliter les délégations de compétences avec les orthoptistes (41%) et reconnaître les optométristes (36%). Un tiers des médecins souhaiterait un droit de prescription pour les opticiens, ainsi qu'un développement de l'automédication et des couvertures proposées par les assurances privées.