Cette semaine, c’est la semaine mondiale du glaucome. A cette occasion, le laboratoire spécialisé en ophtalmologie Santen dévoile les résultats d’une étude européenne menée avec l’institut de sondage Markettiers. Elle mesure l’impact du Covid-19 sur les patients atteints de glaucome, maladie qui touche 800 000 Français. Selon l’Inserm, près d’un demi-million en seraient atteints sans le savoir.

Plus de la moitié des patients ne suivent pas correctement leur traitement

L’étude montre que la crise a eu des conséquences sur les habitudes des patients, notamment en termes de prise de traitement. En effet, 55% des interrogés admettent ne pas utiliser leurs gouttes aussi fréquemment que prescrit. Pour quelles raisons ? Les obligations domestiques ou familiales dues au Covid-19 ont empêché 41% des répondants d’aller récupérer leur traitement.

La peur d’être contaminé en cabinet

Plus que le traitement, le suivi médical s’est trouvé impacté. La moitié des patients interrogés ont fait part de l’impossibilité d’échanger avec leur professionnel de santé par téléphone ou internet à cause de la crise sanitaire. Le tiers (32%) a volontairement choisi de ne pas se rendre en cabinet, par peur d’être contaminé.

« Ces chiffres nous montrent que certaines personnes vivent avec le glaucome sans réellement avoir conscience des risques que la pathologie peut présenter sur le long terme, si elle n’est pas traitée », déplore le professeur Philippe Denis, président de la Société Française du Glaucome. « Il est primordial que les personnes atteintes de glaucome comprennent que négliger leur santé oculaire peut engendrer des conséquences irréversibles sur leur vision dans le temps. »

« Nécessité d'une information ciblée »

L’étude montre pourtant bien que les deux tiers (67%) des interrogés indiquent connaître les risques de cécité encourus s’ils ne suivent pas leur traitement soigneusement. « Cette étude renforce la nécessité d'une information ciblée des patients glaucomateux en cette période, notamment sur la nécessité de continuer à se rendre dans une pharmacie pour retirer ses traitements, à utiliser ceux-ci comme préconisé, et à réaliser l'ensemble des examens de suivi avec la même fréquence qu'auparavant », commente le professeur Florent Aptel, président du Conseil Scientifique de l’Association France Glaucome.

* Étude menée auprès de 2 010 patients européens, dont plus de 250 Français, entre le 27 janvier et le 10 février 2021.