Une tribune récente, soutenue par la Société Française d'Ophtalmologie et plusieurs autres sociétés savantes*, alerte sur les effets néfastes de l'exposition précoce aux écrans chez les enfants de moins de 6 ans. Et ce, quelle qu'en soit la forme (télévision, tablette, téléphone).

Ce texte, destiné aux parents, enseignants, soignants et décideurs politiques, souligne que « ni la technologie de l'écran ni ses contenus, y compris ceux prétendument éducatifs ne sont adaptés à un petit cerveau en développement ».  

Impact sur le développement et la vision, et autres conséquences

Concernant la santé visuelle, le document précise que « le développement visuel peut être modifié avec un risque accru de myopisation et des conséquences rétiniennes à long terme ». Ces risques sont liés à une sensibilité accrue de la rétine des enfants à la lumière bleue émise par les écrans et à une accommodation souvent prolongée sur ces supports.  

La tribune met également en évidence les conséquences avérées d'une exposition précoce et prolongée aux écrans, qui « ont déjà lourdement impacté une jeune génération sacrifiée sur l'autel de la méconnaissance ».

Les professionnels de santé constatent au quotidien les dégâts produits par une exposition régulière aux écrans avant l'entrée à l'école primaire, notamment en termes de retard de langage, troubles de l'attention, de la mémorisation et agitation motrice.  

Recommandations et appel à l'action

Face à ces constats, la tribune appelle à une prise de conscience collective et à une actualisation des recommandations. Alors que le message « pas d'écran avant 3 ans » est jugé insuffisant, les signataires préconisent désormais un « pas d'écran avant 6 ans », aussi bien à la maison qu'à l'école.  

Le texte insiste sur la nécessité d'informer et de sensibiliser les parents et les professionnels, mais aussi sur le rôle des institutions et de l'État dans la formation des acteurs de la petite enfance et la mise en place de campagnes d'information.

Il ne s'agit pas de diaboliser les outils numériques, mais de rappeler qu'« il y a un âge pour tout » et que les écrans ne répondent pas aux besoins fondamentaux de l'enfant en bas âge, précise la tribune.

Après 6 ans, l'utilisation des écrans doit être encadrée : un consensus préconise une heure maximum de temps d'écran par jour entre 6 et 9 ans.

 

 

*Texte soutenu par la Société Française d’Ophtalmologie, la Société Française de Pédiatrie, la Société Française de Santé Publique, la Société Française de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent, et la Société Francophone de Santé et Environnement.