28% des ophtalmologistes parisiens refusent les patients CMU. C'est ce que révèle une enquête par "testing" réalisée par l'Irdes (Institut de recherche et documentation en économie de la santé) à la demande du Fonds CMU, organisme chargé du financement de la couverture maladie universelle. Le taux de refus atteint 38% parmi les gynécologues, 32% chez les dentistes, 19% pour les généralistes et seulement 4% en radiologie. 868 praticiens, dont 154 ophtalmologistes, ont été "testés" par l'Irdes.

Outre les "contraintes administratives", la principale raison invoquée est l'impossibilité de pratiquer les dépassements d'honoraires avec les patients CMU. Ainsi, en ophtalmologie, le taux de refus est de 9% pour les spécialistes du secteur conventionné mais de 31% chez ceux pratiquant les dépassements d'honoraires. L'enquête relève également que les délais d'attente pour un rendez-vous sont respectivement de 12 et 21 jours pour les ophtalmologistes de secteur 1 et 2. Au niveau national, ce délai s'élève à 72 jours d'après une étude de l'Irdes réalisée en 2006.

Selon l'Irdes, les résultats obtenus à Paris illustrent probablement la situation dans la plupart des grandes métropoles françaises. Les professionnels refusant des bénéficiaires de la CMU peuvent être sanctionnés par leur ordre professionnel, sanctions jugées "peu dissuasives" par les auteurs du rapport.
Une précédente enquête menée par des associations de patients a montré que 34% des ophtalmologistes de secteur 2 refusent les patients CMU à Paris. Au niveau national, le taux de refus s'élève à 16% (voir news en relation).