Seul 1 étudiant sur 2 souffrant de problèmes de vue se rend chez un ophtalmologiste, et à peine plus de 1 sur 2 (55%) consulte un spécialiste pour un problème d'audition. Voici les principaux enseignements d'une enquête menée en 2008 par la LMDE (La Mutuelle Des Etudiants). Exception faite de la visite chez le médecin généraliste - 87% s'y sont rendus au moins une fois dans l'année, les étudiants ont un recours moindre aux soins spécialisés. Ils ne sont encore que 43% à se rendre chez un dentiste.
Réalisée auprès d'un échantillon de 2000 étudiants adhérents et/ou affiliés à la LMDE, cette étude vise à établir un état des lieux de la santé étudiante, en l'absence de structure nationale d'expertise.

La première enquête du genre, menée en 2005, révélait que 23% des étudiants renoncent à des soins de santé pour raisons financières. Les consultations ophtalmologiques et l'achat de lunettes représentent 30% de ces renoncements, devant les soins dentaires, . Par ailleurs, 13% des étudiants ne disposent pas de complémentaires santé (contre 7% pour l'ensemble des Français).
Dans un article intitulé "Etudiants : les oubliés de la santé publique", Le Monde rappelle que, depuis la loi du 23 septembre 1948 étendant aux étudiants le régime de Sécurité sociale, rien de notable ne s'est produit, exceptée l'organisation de la médecine préventive en 1988. Il faut attendre décembre 2006 et le rapport de Laurent Wauquiez, député UMP de Haute-Loire, pour que soit mis à l'étude un "plan santé étudiant" qui, bien que salué à sa sortie, restera en grande partie lettre morte.

Parmi les dix propositions du député, citons le chèque santé de 100 euros pour faciliter l'acquisition d'une mutuelle ou le droit à un "paquet santé" au cours des deux premières années d'études, dont un check-up santé complet. La proposition de créer, dans chaque pôle universitaire, une "maison de la santé étudiante" regroupant en un seul lieu des spécialités médicales, connaît une seconde vie dans le plan "santé jeunes" du ministre de la santé Roselyne Bachelot, en février 2008.
Le texte prévoit en effet la transformation progressive de la médecine préventive universitaire en centres de soins autorisés à délivrer des prescriptions. Parmi les autres mesures figure la possibilité pour les étudiants d'effectuer en plusieurs fois le versement de leurs cotisations maladie. Enfin, tous les jeunes de 16 à 25 ans pourront bénéficier, au 1er janvier 2009, d'une consultation annuelle et gratuite chez le médecin généraliste de leur choix.