C’est une découverte qui a fait réagir le corps médical mardi 7 janvier. Le site arretmaladie.fr a été lancé en France, et sa fonction est des plus polémiques. Cette plateforme permet en effet d’obtenir des arrêts de travail directement en ligne, sans avoir à se rendre chez un médecin. Un service disponible 7 jours sur 7 pour un tarif de 25€ et donc remboursable par la Sécurité sociale.

Face aux questionnements sur de possibles abus, Can Ansay, créateur allemand du site, assure qu’il n’est pas possible de se voir délivrer plus de 4 arrêts maladie par an, qu’il doit s’écouler au moins 3 semaines entre deux et que leur durée maximale est de 3 jours, pas assez longue donc pour être contrôlée par l’Assurance maladie. Le site joue aussi sur l’autorisation de la téléconsultation par la Sécurité sociale, effective depuis 2018 et permettant à tout médecin, quelle que soit sa spécialité, de réaliser une consultation à distance plutôt qu'une consultation en présentiel.

La CNAM et le CNOM contre-attaquent

Immédiatement, la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) a dénoncé une « tromperie » et annoncé sa volonté de lancer une « action en référé » contre cette plateforme afin de le faire fermer au plus vite.

Patrick Bouet, président du Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM), a également réagi : « Si l’Ordre des médecins se place résolument dans une dynamique d’accompagnement des nouvelles voies offertes par l’e-santé, il condamne sans réserve toute velléité d’ubérisation de la médecine. Garant de la déontologie médicale, il défendra toujours l’idée selon laquelle la télémédecine doit être soumise aux mêmes obligations réglementaires et déontologiques que les autres formes de pratiques médicales, dans un parcours de soin coordonné, au service des patients. »