Dimanche matin au Silmo 2025, Acuité organisait une table ronde consacrée à un sujet brûlant : la possible mise en place d’un remboursement des équipements optiques tous les 3 ans, au lieu de 2 actuellement. Une perspective encore hypothétique, mais qui suscite déjà de vives réactions dans la profession. Vous pouvez retrouver cette table ronde en intégralité dans la vidéo ci-dessus.
Un projet qui se précise
Si le sujet a été évoqué par certains acteurs ces dernières années, il a gagné de la vitesse depuis 1 an, à partir d'un rapport du Sénat, publié il y a tout juste un an, qui proposait de porter le délai de renouvellement des lunettes de 2 à 3 ans afin de réduire la « facture optique ».
Depuis, plusieurs acteurs majeurs ont soutenu l’idée : la Mutualité Française, par la voix de son président Éric Chenut, l’Assurance Maladie dans son rapport annuel, et même le Medef, plus récemment.
Tous avancent le même argument : réaliser des économies. Le rapport sénatorial évoquait un gain potentiel de 600 millions d’euros pour les complémentaires santé.
Mais derrière ces chiffres se cache une réforme aux conséquences multiples pour les assurés, les opticiens et l’ensemble de la filière.
Des impacts économiques et sanitaires majeurs
Invité par Acuité, Gilles Oster, manager chez Valmen Consulting, spécialiste de la protection sociale, a rappelé les précédents :
« On est déjà passés d’un remboursement annuel à un remboursement tous les deux ans avec le 100 % Santé. Passer maintenant à trois ans aurait forcément des effets sur la consommation et sur la santé visuelle. »
Quel changement de comportement des assurés ?
Les données communiquées par Gallileo Business Consulting, cabinet dirigé par Maher Kassab (absent excusé lors du débat), confirment cette tendance.
Aujourd’hui, 46 % des Français renouvellent leur équipement optique sous deux ans.

Si le remboursement passait à trois ans, 83 % des assurés attendraient effectivement trois ans avant de changer de lunettes (cf tableau ci-dessous).

Conséquence directe : une baisse d’activité estimée entre 6 et 7 % pour la filière la première année, avant un éventuel effet de rattrapage. Notons que les 2 invités, Gilles Oster et Maher Kassab, qui n'ont pourtant pas échangé entre eux sur ce sujet, ont tous deux estimé cette baisse d'activité restectivement de 6 et 7%.
Les opticiens, les verriers et les fournisseurs de montures seraient directement touchés, avec un risque de fermetures de points de vente et une dévalorisation des fonds de commerce, notamment en zones urbaines où les loyers sont élevés.
Les opticiens montent au créneau
Sur le terrain, les opticiens interrogés par Acuité au Silmo sont unanimes : l’allongement du délai de remboursement serait une mauvaise nouvelle.
Une opticienne indépendante d’un petit village témoigne :
« On a déjà du mal à faire des renouvellements sur deux ans, surtout dans les zones où il n’y a pas d’ophtalmologiste. Passer à trois ans va compliquer les choses et pénaliser les porteurs. »
Outre la baisse d’activité, les opticiens redoutent une charge administrative accrue liée aux demandes de dérogation pour les cas de casse ou de changement de correction.
Mais aussi et surtout, un risque sanitaire : moins de visites ophtalmologiques signifie moins de dépistage des pathologies visuelles.
« Si les patients attendent trois ans pour consulter, certains problèmes risquent d’être détectés trop tard », s’inquiète la professionnelle.
Les complémentaires santé, grands gagnants ?
Pour Gilles Oster, le calcul est clair :
« Les mutuelles cherchent à réduire leurs dépenses. En décalant les remboursements, elles baissent leurs coûts sans augmenter les cotisations de manière visible. »
Mais cette économie apparente pourrait être contrebalancée par des coûts de mise en œuvre élevés : évolution des systèmes informatiques, adaptation des tableaux de garanties, refonte des outils de gestion.
« Ce genre de réforme est complexe à mettre en place, explique Oster. Elle génère des coûts qui finissent, tôt ou tard, par se répercuter sur les cotisations des assurés. »
Une réforme politiquement risquée
Plusieurs sources évoquent la possibilité d'une réforme dès le début de l'année 2026. Mais dans quel cadre ?
Le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) 2026 pourrait être une fenêtre de tir possible. Pour autant, une modification de la réglementation des contrats responsables n'entre pas forcément dans le périmètre d'un PLFSS.
Dans tous les cas, le calendrier politique rend l’opération délicate : absence de gouvernement actuellement, municipales en 2026, présidentielle et législatives en 2027. Les économies dans le domaine de la santé ne sont jamais un argument populaire dans un programme électoral.
Se réinventer pour survivre
Face à cette possible contraction du marché, les experts invitent les opticiens à anticiper.
« Quand la mer est calme, tout le monde sait naviguer. Mais quand commence la tempête, seuls les meilleurs navigateurs arrivent à bon port » résume Gilles Oster.
Il encourage la profession à diversifier son offre : multi-équipement, lentilles, produits à forte valeur ajoutée, lunettes connectées, IA et services de suivi visuel personnalisé.
Selon Gallileo Consulting, cette adaptation pourrait, à moyen terme, stabiliser l’activité et même redonner du souffle à l’innovation optique.

Bien sur les clients se plaignent déjà actuellement de payer une mutuelle tous les mois et de ne pas être assez remboursés. Qu'en ont-ils à faire si leur mutuelle justifie leur cotisation par le fait de financer aussi des perruques alors qu'ils n'en ont pas besoin ? Evidemment y'a un soucis. Et cette mesure va évidemment avoir des conséquences dramatiques sur la santé, va poser problème dans les zones à désert médical et va en plus favoriser la fraude, les opticiens étant mis en risque de fermeture et de ruine, ils ne vont plus avoir d'autre choix que d'accepter la fraude pour s'en sortir car c'est leur vie entière qui est menacée, surtout pour les petits patrons, pas ceux qui ont 5 ou 6 magasins. C'est toujours la même histoire, les petits sont bouffés par les gros, curieuse société que celle des humains où la survie n'est pas nécessaire par cette méthode et où on le fait quand même.
Autrement dit tout est contreproductif là dedans. L'Etat ne comprend pas qu'en faisant des économies aujourd'hui le pays le payera au centuple dans quelques années. Il faut faire des économies sur le superflu, pas sur l'essentiel. Et la santé est évidemment un secteur essentiel. Pourquoi se la souhaite t-on chaque année au nouvel an même quand on est et a toujours été en excellente santé ? C'est parce qu'on sait tous au fond de nous que c'est le plus important. Rogner sur le plus important est donc bien évidemment une bêtise sans nom. Quand on aura plus de pays parce que ses fondements essentiels n'existeront plus faudra pas s'étonner si on se retrouve dans le monde des oeuvres de science fiction où les nations n'existent plus et où des mega corporations dirigent le monde entier. On ne fait pas d'économies sur le plus important, on le fait toujours sur le superflu. Sauf si on est vendu aux corporations bien sur. La corruption est vraiment quelque chose de terrible, elle va détruire notre nation si elle continue.
Le problème est que le marché ne se régule pas naturellement et plus d'intervention publique ne résoudra rien. La liberté serait de pouvoir choisir nos assurances, nos soignants et nos commerçants sans subvention ou intervention quelconque d'un tiers.
Ca coute combien en cotisation pour avoir 250 euros de rembourser au bout de 3 ans . C'est une blague!
20% de TVA en plus alors qu'il y a 5.5% en audio et nous on nous traite de voleur " MERCI 20% J'AI RIEN FAIT"
Ca suffit
D'autre part les OCAM ne financent rien du tout c'est juste la cotisation de leurs adhérents qui les font vivre eux aussi et ils vivent beaucoup mieux que nous nos chers assureurs
Ne rembourser plus l'optique du tout et tout le monde ira mieux opticien et consommateur.(l'absence de cotisation permettera largement aux gens de changer leurs lunettes quand ils le souhaitent°
Coût constant pour les assurances complémentaires et pour les opticiens revenus constants. Et équipement optiques meilleurs pour ceux qui conservent leurs lunettes plus longtemps...
Ou alors baisse des cotisations des complémentaires pour les assurés si allongement de la durée de port...
Le lobby des OCAMS sont très persuasifs et nous sommes trop mous.
Plus moyen d'etre libre de choisir, une vraie dictature soviétique.
Tout augmente pour des prestations à la baisse! aujourd'hui deux ans , demain 3 pourquoi pas 5 ans?
Est ce que le français moyen va continuer a se faire tondre sans réagir et en disant merci ou est-ce qu'enfin il va réagir?
Les mutualistes dont je ne suis pas devraient peut-etre se reveiller!