Nous vous en parlions déjà en novembre*, c'est désormais confirmé : les discussions avec le plus grand fournisseur d'assurance santé optique des Etats-Unis, VSP Global, ont finalement abouti à la signature d'un accord avec Google pour la distribution de ses Glass. Des professionnels de l'optique vont ainsi être formés à la manipulation des lunettes interactives, à la manière de les adapter aux multiples montures optiques ou solaires et d'ajuster en fonction les verres correcteurs.

Un réseau de distribution potentiel immense

Avec 64 millions de clients couverts, soit près d'un Américain sur cinq, l'assureur VSP est un acteur de poids incontournable aux Etats-Unis. Mais ses atouts vont plus loin car il travaille avec l'un des plus grands réseaux d'optométristes du territoire américain [près de 30 000], auxquels il distribue déjà du matériel subventionné. Dans le cadre de ses activités, VSP Global effectue de la recherche et conçoit des verres correcteurs pour tout type de problèmes de vue. La firme de Mountain View espère donc vendre ses lunettes dans les magasins et cabinets du groupe, mais aussi susciter la création de designs alternatifs.

VSP et Google ont d'ailleurs annoncé le lancement d'un programme de formation pour les optométristes afin de leur apprendre à monter et adapter le dispositif sur des montures équipées de verres correcteurs. « Il est important par exemple que les plaquettes soient ajustées afin que l'écran n'arrive pas directement dans le champ de vision des porteurs », précise le Dr. Matthew Alpert, optométriste de Los Angeles travaillant avec VSP.
Les Google Glass, dont la commercialisation grand public devrait démarrer cette année, pourraient ainsi être considérées comme un dispositif médical et être vendues via le réseau de professionnels et programme d'assurance Vision Care. De quoi avoir accès facilement à un marché de masse...

Les versions « correctrices » se multiplient

Selon le Wall Street Journal, VSP devrait d'ailleurs être amené à améliorer l'esthétique des Google Glass, notamment pour les personnes déjà porteuses de lunettes de vue au quotidien, soit une manne potentielle de 110 millions d'individus Outre-Atlantique.



Pour l'heure, l'équipe de conception de Google, dirigée par Isabelle Olsson, a élaboré quatre montures légères en titane, notamment pour contrebalancer le poids de la partie électronique du dispositif (processeur, batterie...). Le prix de vente public approcherait les 225 dollars l'unité (165 euros environ). Google devrait aussi présenter deux modèles en version solaires à « clipper » pour 150 dollars (110 euros environ). Le dispositif électronique, qui coûte de son côté 1 500 dollars (1 100 euros environ) actuellement, pourrait voir son prix diminuer à quelques centaines de dollars lors du lancement grand public.

On peut regretter qu'Essilor, qui travaille depuis de nombreuses années sur la réalité augmentée, ne se soit pas positionné sur ce créneau manifestement porteur. Notons que, selon le cabinet d'études Juniper Research, le chiffre d'affaires des objets connectés est estimé à 19 milliards de dollars d'ici 2018** !

*Lire notre news « Google distribuera aux USA ses Glass chez VSP, 1er groupement d'optométriste nord américain ».
** Lire aussi notre news sur « Les lunettes connectées, stars des ventes en 2014 ? ».