Après un nouveau sursis accordé par le tribunal de commerce de Lyon au Groupe Logo, l'espoir s'effondre pour les salariés de l'entreprise jurassienne. Sauf rebondissement de dernière minute, le 15 novembre prochain, la liquidation judiciaire devrait être prononcée.

« Le PDG de l'entreprise Cémo, qui avait déposé une offre de reprise, nous a dit aujourd'hui qu'il retirait son offre, car LVMH refuse de signer avec le distributeur que Cémo propose », a déclaré Sébastien Mignottet, responsable du comité d'entreprise.

En octobre dernier, la société Cémo proposait en effet de reprendre 34 salariés, les brevets et le patrimoine de son concurrent. Pour Pierre Verrier, PDG de Logo de 2008 à 2011 qui a racheté Cémo en 2013, « s’il n’y a pas d’accord avec LVMH, il n’y a pas de raison de reprendre la production. Aujourd’hui, je n’ai plus de solution à apporter », a-t-il confié à Acuité regrettant que « les salariés accusent le coup ».

Ce mercredi 9 novembre, avec leurs familles et amis et quelques élus, ces derniers se sont rassemblés devant leur usine improvisant « un monument aux morts ». Ils estiment que leur entreprise a été assassinée par LVMH, à qui ils ont adressé une ultime lettre.

De son côté, le groupe de luxe réaffirme dans un communiqué que « Tag Heuer n'est aucunement responsable de la situation actuelle de la société Logo mais a, bien au contraire, soutenu, autant qu'il était possible, cette société qui gérait, il y a encore quelques années, près d'une dizaine de licence ».

Les salariés ont également écrit à François Hollande, président de la République. Au micro d’Acuité, mardi 8 novembre, la secrétaire d’Etat auprès du ministère de l’Economie et des Finances, chargée du Commerce, de l’Artisanat, estimait qu’il était décevant qu’un groupe qui a la capacité de choisir ses lieux de production aille produire ailleurs qu’en France.

Aujourd’hui, 170 emplois sont menacés. Tous s’attendent à la liquidation judiciaire.

Logo a été placé en redressement judiciaire le 12 mai dernier, après que LVMH lui a retiré en décembre 2015 ses contrats de licence, qui courent jusqu'en 2017, pour ses marques TAG Heuer et Fred. Un marché entre 400 000 et 500 000 lunettes Made in France pour 40 millions d'euros de chiffre d'affaires (97% pour Tag Heuer et 3% pour Fred).