À l’occasion du congrès annuel de la Fédération nationale des opticiens de France (Fnof) ce weekend, de nombreux sujets d’actualités ont été abordés qui concernent tous les opticiens, et dont nous détaillons certaines interventions :

  • Freination de la myopie : un consensus émerge entre les principaux acteurs (ophtalmologistes, verriers et opticiens) sur l’importance de la prise en charge et les solutions thérapeutiques pour lutter contre le développement de la myopie chez l’enfant. Cependant, aucune statistique n’existe concernant les ventes de ces verres thérapeutiques ni sur le nombre d’ordonnances les prescrivant.

 

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De gauche à droite, Martine Stevenin, vice-présidente de la Fnof, Jean-Michel Lambert, président Hoya France, Prûne Marre, DG Essilor France, Thierry Bour, président du Snof

 

  • La situation économique du marché de l’optique, ses opportunités et ses limites a fait l’objet de vifs échanges. Nicolas Bouzou, économiste, a prédit que, même si l'inflation a tendance à se tasser, les prix de 2019 ne reviendront pas. Bernard Galan, consultant, a ajouté que la filière s'était trompé en pensant que le nombre de magasins allait baisser : il y en a au moins toujours autant, parce que la société en a besoin à cause de la démographie et de l'épidémie de myopie. Alain Gerbel, ex-président de la Fnof, a conclu qu'il était nécessaire de libérer les compétences pour redéployer la profession et faire rêver les nouvelles recrues. 

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De gauche à droite, Alain Gerbel, ex-président de la Fnof, Nicolas Bouzou, économiste, Bernard Galan, consultant

 

 

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Loÿs de la Soudière, président de GoodsId et Ghislain de la Vergnette, cofondateur

 

  • Un point sur la téléophtalmologie a été assuré par Tessan venu expliquer ses ambitions tout en reconnaissant les limites de son activité au niveau règlementaire, comme la nécessité de faire une première consultation physique avant toute téléconsultation, ce qui n'est pas forcément le cas pour bénéficier d'une téléconsultation chez Tessan.

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Les questions furent nombreuses lors de l'intervention de Tessan, avec Laurent Goldstein, directeur médical, et Rawan Gorbel, opticienne et responsable produit

 

  • La Cnams (Confédération nationale de l'artisanat des métiers et des services) est venue rassurer les opticiens : peu de professions peuvent se vanter de ne pas avoir de problèmes d’attractivité et de recrutement.

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Laurent Munerot, président de la Cnams

 

Le congrès a été riche en échanges, sans langue de bois ni illusions. Le président de la Fnof, Hugues Verdier-Davioud, a clôturé cette rencontre :

 

« Pendant ce congrès, nous avons réussi à illustrer que la Fédération doit garder la ligne tracée par Alain Gerbel, parti d’une feuille blanche et qui a porté la filière pendant 20 ans. Cette ligne correspond à mes convictions.

La stratégie de brader les prix et de soumission pour faire du volume est mauvaise. Le nombre de prescriptions plafonne alors que les besoins de la population sont croissants. Nous n’avons pas d’autres choix que de faire sauter ce plafond de verre en créant des brèches, via la libéralisation de l’accès aux soins, la reconnaissance des prestations et la réorganisation des équilibres en faveur des opticiens et de la filière, avec comme objectif fondamental l’intérêt des patients.

Le système pyramidal actuel est à revoir, parce qu’il ne répond plus aux attentes. Le temps est venu de changer cela, et de prendre nos responsabilités pour éviter les arbitrages d’Etat, et plus généralement des financiers.

J’engage la Fédération sur un chemin précis. J’engage aussi ma responsabilité à mettre l’énergie nécessaire à sa réalisation. Nous avons mis le pied dans la porte, il faut avoir le courage de la pousser. Je n’y arriverai pas sans vous, par la qualité de votre exercice sur le terrain, ni sans les centrales d’achat et les fabricants. Même si nous n’avons pas toujours les mêmes points de vue, nous avons le même intérêt, celui de défendre la santé visuelle de nos concitoyens.

La Fédération est le seul syndicat qui peut faire avancer les choses, son histoire en témoigne, elle est le moteur de la profession : de fait nous sommes libres, libres de nous autoriser à penser, à pousser les murs dans l’intérêt de tous les opticiens, de la filière et des patients ».

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Hugues Verdier-Davioud, président de la Fnof